1.8.07

Trois infirmières en stage


Épisode n°2 : Une panne providentielle (2)

••• Le réveil de Marie-Ange •••

Au petit matin Marie-Ange est la première à vouloir se lever. C'est son habitude : elle aime faire une grande marche à pied aux aurores. Elle s'adresse à Alain sans trop se préoccuper des autres :

- Je vais me laver et m'habiller en premier. J'irai faire ensuite un tour sur le petit port.

Marie-Ange renfile son pyjama, se lève et va prendre une douchette. En quelques minutes, elle est d'attaque. Alain se lève mal réveillé et accompagne Marie-Ange sur le palier :

- On se retrouve à côté du port dans le café ouvert le plus proche d'ici une heure.
- Même avant si tu veux. Je ne vais pas mettre beaucoup de temps à me préparer.
- Inga et toi : non, mais Anna : si.
- Pourquoi ?
- C'est tout simple : elle met souvent près d'une heure à s'habiller. N'hésite pas à la secouer un petit peu. Quand elle n'a pas assez dormi, c'est la catastrophe. Mal réveillée, elle peut tourner en rond pendant deux heures.

Marie-Ange regarde Alain droit dans les yeux et se jette sur lui pour lui faire un baiser court, mais plein de fraîcheur. Une fois partie, Inga qui était assise sur le bord du lit, se lève et va se laver. Anna se redresse sur le lit et tente de balbutier avec Alain de son métier, de tout et de rien. Visiblement elle n'est pas encore assez réveillée pour tenir une discussion. Moins de dix minutes plus tard, la dynamique Inga sort de la salle de douche tout habillée et s'adresse à Anna en flamand pour lui demander d'aller se laver à son tour. Anna s'exécute comme un zombie, dans son pyjama toujours beaucoup trop grand. Avant de fermer la porte de la petite douche, elle dit à Alain :

- Je vais être rapide pour me laver.

Inga, qui est sur le point de sortir, regarde Alain et sourit :

- Pour Anna, une heure c'est rapide. Soyez patient, je vais rejoindre Marie-Ange sur le petit port.

••• Le départ d'Inga •••

Inga sort sur le palier. Alain, toujours torse nu et en boxer short, la suit et l'apostrophe :

- Inga, j'ai deux mots à te dire.
- Je vous écoute, dit Inga assez surprise.
- C'est à propos de ce qui s'est passé cette nuit.

Inga fronce les sourcils et son regard devient plus inquiet :

- Cette nuit ?
- Oui ! Je trouve que tu es particulièrement égoïste.
- Parlez moins fort, Alain, je ne veux pas qu'on soit écouté.

Alain se met à parler avec une voix beaucoup plus basse, mais avec un ton nettement plus ferme :

- Premièrement tu peux me tutoyer et deuxièmement, personne ne peut nous entendre dans cette maison car tous les studios sont vides.
- Et que reproches-tu ?
- Tu acceptes de prendre du plaisir deux fois avec moi, mais tu ne renvoies pas l'ascenseur.
- Marie-Ange l'a fait aussi deux fois et j'ai aidée.
- Donc ta collègue Marie-Ange est ta déléguée en plaisir.
- C'est difficile à expliquer.
- Et tes seins que je mourais d'envie de caresser...
- C'était impossible : on nous aurait vus.

Après quelques instants d'hésitation, Inga poursuit :

- Je suis mariée, j'aime mon mari et je suis sa femme honnête.

Immense sourire d'Alain :

- Et tu t'es laissé caresser par un petit jeune deux fois de suite.
- Oui, mais ce n'est pas tout à fait... tromper.
- Inga, en français on dit « faux-cul » ou plutôt super « faux-cul ».
- Tu sais, Alain, j'aime beaucoup l'amour et mon mari le fait avec moi très souvent.
- J'en suis ravi pour lui et pour toi.

Inga regarde maintenant Alain en cachant mal une certaine émotion :

- C'est la première fois que je dors à côté d'un homme depuis mon mariage.

Alain est très énervé par l'attitude et les réponses d'Inga et se met à l'engueuler franchement, mais à voix très basse :

- Inga, si on était maintenant seul tous les deux, je t'emmènerais dans mon studio, j'arracherais ton pantalon, je mettrais tes belles fesses toute rondes à l'air et je leur donnerai une couleur rouge sang. J'arrêterais seulement quand mes mains me feraient trop mal. Tu pourrais crier mais personne ne t'entendrait. Après la fessée, j'arracherais tout ce qui te reste de vêtements, je te violerais sur mon lit, j'écraserais tes seins et tes cuisses...

Inga interrompt assez sèchement le long monologue d'Alain :

- Et c'est tout ?
- Non ! J'essayerais de te donner le plus violent des plaisirs pour calmer le rouge de tes fesses.

Ce court instant de colère passé, Alain poursuit avec un petit sourire coquin :

- Et j'essaierais aussi de me prendre un maximum de plaisir.
- Quel programme pour un jeune étudiant !
- Un jeune étudiant frustré.

Inga prend un air très interrogatif :

- Tu me désires tellement, à vouloir me donner une fessée et me violer ?
- Pas réellement à te violer, mais à faire l'amour avec toi comme un fou toute une nuit.
- Alain, tu enflammes mon corps.
- Toi, tu m'as allumé hier soir en étant à côté de moi, en caressant ma main, en m'offrant ta cuisse et ton minou, mais pas ton corps. On ne s'est même pas embrassés.
- Tu sais Alain, je crois que je sais aimer très bien et que je donne beaucoup de plaisir à mon mari...

Alain ne s'attendait pas à cette dernière réponse complètement hors de propos. Il redresse la tête en souriant jaune, coupe la parole à Inga et s'exclame :

- Inga, merci à nouveau pour tes confidences. J'en suis aux anges pour ton mari bien-aimé.
- Mais il est à Anvers...
- Euh, oui !

C'est au tour d'Inga d'hausser le ton n'arrivant pas à dire à Alain le fond de sa pensée :

- Alain, laisse-moi finir mes phrases. Tu es un grossier jeune homme !
- Vas-y, continue, je ne te couperai plus !
- Depuis que je suis mariée, j'ai flirté deux fois avec un homme, mais jamais couché : une fois en dansant quand j'étais seule avec des amis et une fois avec le mari d'Anna.
- Avec le mari d'Anna ?
- Oui ! Il est médecin-chef à l'hôpital. C'est un cavaleur. Il a couché avec beaucoup de femmes qu'il commande. Un jour, il m'a bloqué dans une chambre vide et m'a dit en français que j'avais « un cul à damner un ermite ». J'ai réussi à me dégager gentiment mais j'étais déjà presque nue. Anna n'est pour lui que la mère des deux enfants. C'est son infirmière en chef, elle a une position sociale et il doit vite faire l'amour avec elle le dimanche matin, et c'est tout.
- Et pourtant elle n'a pas l'air commode.
- Non, elle est très autoritaire, mais c'est la femme la plus cocue de l'hôpital.
- Et pourquoi reste-t-elle avec lui ?
- Pour ses enfants et pour son rang dans la société.
- Elle a un amant ?
- Je ne pense pas, il n'aimerait pas du tout... Ou alors elle est très discrète, on dit invisible chez nous.
- En résumé, il peut tout faire et elle : rien.
- Dans son hôpital, il y prend beaucoup plus de stagiaires femmes que de stagiaires hommes.
- Maintenant je connais un peu mieux votre chef à toutes les deux.
- Mais la vie d'Anna, ce n'est pas le plus important de ce que je voulais te dire.

Inga reprend sa respiration, puis poursuit avec beaucoup d'émotion dans la voix :

- La nuit dernière je voulais être Marie-Ange, mais je veux que personne ne puisse savoir ce que je te dis.

Alain regrette d'avoir coupé la parole tout à l'heure à Inga.

- Je sais être muet et discret comme une tombe.
- Tu le jures ?
- Oui.
- Alors embrasse-moi.
- Avant, défais un peu ta ceinture, ma main n'a qu'une envie : bien découvrir la partie dodue de ton individu.

Inga défait légèrement sa ceinture pour que la main d'Alain puisse passer sans trop de difficultés sous son pantalon. Elle embrasse Alain très langoureusement et se laisse caresser tout son corps, même les parties qu'elle avait défendues avec force et vigueur la nuit précédente.

- Inga, c'est vrai que tu as un cul à damner un saint.
- Non ! Un ermite, mais merci pour le compliment.
- Et des seins que j'ai envies de martyriser...
- Tu en profiteras quand on sera la nuit ensemble.
- Quand ?
- Dans trois jours si tu veux. Je quitte l'hôpital à 10h du soir et j'ai deux jours en repos.
- Tu m'invites dans ta petite piaule ?
- Non ! Les deux femmes pourraient nous voir et puis on entend tout.
- On fera ça en silence.
- Mais tu ne pourras pas me taper les fesses.
- Inga, ça promet d'être chaud, et pour moi et pour toi.
- Je t'ai déjà dit que j'aimais beaucoup l'amour.
- Mais où veux-tu aller ?
- J'ai une amie française qui me prêtera une chambre tranquille dans son petit appartement. Comme ça, je pourrai être une amante très bonne.
- Et perverse. Avec ce programme, je suis déjà au garde-à-vous.
- Embrasse-moi encore avant de descendre... et caresse-moi.
- Tu veux encore un petit plaisir ?
- Oui ! Vous dites en France : jamais deux sans trois.
- Alors remonte un peu ton chandail, j'ai envie de regarder et de sentir ton ventre pendant que tu prends ton petit plaisir.

Inga roule légèrement son pull pour dégager son nombril et défait sa ceinture. Alain peut facilement passer sa main entre ses cuisses et découvrir que le besoin en plaisir d'Inga est très loin d'être assouvi. Alain a peine à imaginer que cette femme sort de la douche. Son corps n'est pas comme elle le dit elle-même « enflammé », c'est un brasier.

Alain est très impressionné par la manière dont Inga maîtrise son corps quand elle accède au plaisir : son regard est à peine plus vague, sa respiration est juste un peu plus saccadée. Seul quelques petits tremblements parcourent son corps et peuvent la trahir. Par contre, l'onctuosité de ses parties les plus intimes montre qu'il est difficile de dissimuler la tempête qui vient de la submerger : ses cuisses sont inondées. Une deuxième douche aurait été bien utile, mais malheureusement pour elle, Anna occupe toujours les lieux.

- Pense un peu à moi maintenant, lui demande Alain.
- Pas ici, tu peux attendre quelques jours après ce que t'a fait Marie-Ange et un petit peu moi, cette nuit.
- Avec toi, je commence à être vacciné. Je me débrouillerai tout seul comme un grand sous la douche, il me suffira de penser très fort à ton « cul à damner un ermite ».
- Tu es un coquin, tu vois bien que tu n'as pas besoin vraiment de moi. Mais avant, il faut que la douche soit libérée d'Anna et ce n'est pas gagné, bouscule-la un peu.
- C'est ce que je vais faire.
- Bonne chance et à tout à l'heure.
- Bye.

Alain est dans un état d'excitation extrême. Avec Inga, tout est autorisé, mais pas tout de suite et surtout rien ne doit se savoir. Il faut être invisible et se montrer patient pendant trois jours. La récompense : une nuit qui promet d'être chaude, peut-être même torride.

••• La sortie de douche d'Anna •••

Alain rentre dans son petit studio et referme la porte. Il s'assied sur le bord du lit. Dans cette position, son excitation est beaucoup moins visible, mais toujours aussi douloureuse. La seule personne qui serait capable de le soulager serait Anna. Mais il vaut mieux ne pas se faire trop d'illusions. Hier, il était seul dans son petit studio en ne pensant qu'à la rédaction de son mémoire et ce matin, il se retrouve avec deux femmes en tout point différentes, et prêtes à s'investir avec lui dans les délices de Capoue. Tout à l'heure, Inga lui a bien dit : jamais deux sans trois, et c'est vrai qu'avec un peu de chance, cela pourrait devenir valable pour lui, mais la probabilité lui parait bien mince.

Séduire Anna en deux coups de cuillère à pot, à la sortie de la douche ne doit pas être une mince affaire. Mais, comme le dit le proverbe : qui ne tente rien n'a rien. Cette idée regonfle Alain à bloc. N'ayant rien à perdre, il va tenter de jouer le grand jeu.

Alain interpelle Anna à travers la cloison :

- Pressez-vous, Anna, vos amies nous attendent sur le port et je ne suis pas lavé.
- Moi, bientôt lavée.

Anna sort de la douche avec la grande serviette autour de la poitrine. Elle vient chercher ses vêtements qui sont dans le placard. Alain en profite pour lui déclarer avec un grand sourire admiratif :

- Dites donc, Anna, vous cachez bien votre jeu : vous êtes vraiment une très jolie femme et vous avez un corps à réveiller un mort.
- J'n'ai pas compris tout bien.

Alain savait très bien qu'Anna ne comprendrait pas une phrase aussi compliquée et il décide de lui demander si elle parle Anglais, ce qui pour lui est une évidence.

- Anna, do you speak English ?
- Of course, fluently.
- So i

Alain décide alors de s'adresser à Anna en anglais bien qu'il préfère toujours parler sa propre langue dans son propre pays, mais pour atteindre son objectif, il est prêt à tout.

Note de l'auteur : les dialogues qui suivent entre Anna et Alain ont été traduits de l'anglais au français par l'auteur lui-même avec l'assistance d'amis anglais connaissant parfaitement la langue de Molière. Qu'ils en soient ici chaleureusement remerciés. Le vouvoiement anglais « you » a été conservé dans la traduction. La forme impersonnelle anglaise n'a pas été convertie en « on » français pour rester plus proche de la réalité et de l'esprit très « british » des dialogues. La forme interrogative intonative a été peu utilisée.

- Alain, vous auriez pu me dire que vous parliez anglais, cela nous aurait évité de demander à Marie-Ange d'être notre traductrice.
- Il n'est pas trop tard, Anna.
- Que me disiez-vous en sortant de la douche ?
- Que vous êtes une très jolie femme et que vous avez un corps à réveiller un mort.
- Les jeunes français sont des flatteurs, une femme en montre beaucoup plus sur une plage.
- Je regrette que nous n'y soyons pas.
- Ce n'est pas la saison.

Alain se lève sans chercher à cacher son excitation et le fait remarquer à Anna :

- Anna, vous voyez dans quel état vous mettez un jeune étudiant ?
- C'est la conséquence de votre activité nocturne.
- Que voulez-vous dire ?
- La nuit dernière a été très agitée. Je savais qu'il serait difficile de mettre un jeune homme et trois femmes sur un même lit tout en restant sage.
- Avez-vous été réveillée ?
- C'est difficile de ne pas entendre deux jeunes en train de s'aimer surtout quand la femme qui est à côté de vous se donne un petit plaisir toute seule.

Alain est plus que satisfait qu'Anna n'ait pas découvert que c'était lui le seul responsable du plaisir d'Inga :

- Je ne l'ai pas entendu, j'étais certainement trop occupé.
- Oui, elle l'a fait par deux fois quand vous montriez votre affection à Marie-Ange. En bougeant elle m'a donné de sévères coups de pieds.
- Et bien sûr vous êtes fâchée.
- Ah, non ! Pas du tout. Marie-Ange est jeune, elle est belle et elle aime l'amour. Les câlins, c'est de son âge. Quant à Inga, son mari lui manque : c'est visible.

Anna vient de prononcer ses paroles avec un ton emprunt d'une pointe de déception. Pour Alain, c'est le moment idéal pour enfoncer le clou :

- Anna, si je peux me permettre, l'amour c'est aussi de votre âge. Vous avez un corps que beaucoup de jeunes femmes aimeraient avoir.
- N'oubliez pas que je pourrais être la mère de Marie-Ange.
- Possible, mais une mère plutôt jolie, séduisante et je dirais même sexy.
- N'en rajoutez pas.
- Dit-on toujours, dans les pays du nord, qu'un jeune garçon c'est comme une confiserie, ça ne se refuse pas ?
- Ce n'est pas tout à fait ça. Il se dit plutôt qu'un jeune garçon c'est comme un bonbon sucré...
- Je n'étais pas loin de la réalité.

Alain est face à Anna, à portée de lèvres de son corps :

- Anna, j'ai envie de vous dire que vous avez des bras magnifiques.
- Alain, je ne souhaite pas être violentée, même avec des compliments.
- Vous embrasser un bras, est-ce une violence ?
- Hum ! Bien sûr que non.

Alain se rapproche d'Anna pour lui faire un baiser sur le bras. Elle se laisse faire. Il en profite pour faire un baiser plus appuyé sur l'autre bras.

- Et sur la joue ?
- Non, mais à quoi jouez-vous ?

Alain fait une bise très sensuelle sur les deux joues d'Anna qui se laisse toujours faire. Il la prend alors par les épaules et lui déclare avec un regard quelque peu malicieux :

- Vous mériteriez une bonne fessée pour faire autant de chichis.

Alain lâche les épaules d'Anna et se recule légèrement :

- Seriez-vous l'extrême pervers qui aime faire mal à une femme avant d'aller plus loin ?
- Croyez-vous qu'une fessée fasse toujours mal ?
- Ça dépend.
- De quoi ?
- De sa force et de l'ambiance.
- En me disant tout cela, mon baromètre d'excitation ne va pas en s'améliorant.
- C'est de votre faute, c'est vous qui avez abordé le sujet.
- C'est tout simplement de la maltraitance par rapport à un jeune étudiant qui a tout à découvrir de la vie.
- Je ne m'attendais pas à ce qu'une femme de mon âge, sortant de la douche avec une grande serviette autour du corps, puisse vous mettre dans cet état-là.
- C'est pourtant la dure réalité. Si j'osais, je vous dirais que j'aimerais tellement vous embrasser mais... sans vous violenter.

Anna réfléchit quelques instants :

- Je ne veux pas jouer avec vous au jeu du chat et de la souris.
- Que voulez-vous dire ?
- Que je suis la mère de deux grands adolescents, que j'ai des responsabilités professionnelles importantes, et que si j'embrassais un jeune étudiant, ce serait à coup sûr pour aller plus loin.

Alain devient tout feu tout flamme et ne cache pas son enthousiasme :

- Anna, c'est la meilleure nouvelle de la matinée.
- Ne vous méprenez pas, Alain. J'ai dit « si » et je n'ai pas cédé à votre fougue de jeune lapin.

L'enthousiasme d'Alain retombe aussi vite qu'il est venu :

- Anna, c'est la pire nouvelle de la matinée.
- Je n'ai pas dit « non », non plus.
- Vous êtes la championne de ce qu'on appelle en français : « une douche écossaise »
- Dans mon pays on dit un « chaud-froid ».
- C'est du pareil au même.
- Pour enlever mon « si », j'ai besoin d'être invisible, principalement par rapport à Marie-Ange, mais aussi avec Inga.
- Dois-je comprendre qu'il me reste un semblant d'espoir ?
- Oui, si j'ai votre engagement de secret.

Alain est surpris par les chemins très détournés que prend Anna pour finalement ne demander qu'une discrétion bien naturelle. C'est avec un visage souriant et soulagé qu'il répond :

- Je vous le promets, vous avez ma parole.

La promesse d'Alain prononcée, Anna fait tomber sa grande serviette par terre :

- Bravo, vous avez atteint votre objectif.

Anna est elle-même surprise par les paroles qu'elle vient de prononcer et le geste qu'elle vient de faire. Elle a à peine opposé une résistance de principe. Elle se retrouve entièrement nue devant Alain qui ne s'attendait pas à un dénouement aussi rapide. Il la fixe avec un regard indécis mêlant la satisfaction, l'étonnement et une certaine timidité. Cette femme a un corps superbe, finement musclé, sans un atome de graisse, un peu comme une statue grecque. Alain lui prend ses deux mains, les porte à ses lèvres et les embrasse avec beaucoup de délicatesse. Il se met ensuite à regarder Anna fixement pendant des secondes qui paraissent interminables. Le corps d'Anna est saisi de petits frissons d'inquiétude. C'est alors qu'elle décide de prendre sur elle et de rompre ce silence pesant. Sa voix a du mal à trouver de l'assurance :

- Alain, si je n'avais pas entendu cette nuit vos « roucoulements amoureux » avec Marie-Ange, je me poserais sérieusement la question de savoir si vous avez déjà vu une femme nue devant vous.
- Je vous pensais belle mais je ne vous voyais quand même pas aussi bien bâtie.
- Merci pour votre compliment, Alain, mais il n'y a aucun miracle. Cela fait plus de vingt ans que je fais tous les matins une demi-heure de gymnastique dans ma salle de bain et que je fais masser tout mon corps par une spécialiste deux fois par semaine.
- Je comprends maintenant pourquoi vous confisquez la salle de bain aussi longtemps.
- Alors, arrêtez de me regarder comme un objet de collection et prenez-moi dans vos bras.
- Pour vous embrasser ?
- Alain, il me semble que c'est la coutume, tout simplement.
- Juste un moment, s'il vous plaît.

Alain se dirige vers la porte de son studio pour la fermer à clé :

- Anna, bien qu'il y ait un interphone en bas, je préfère fermer... Qui sait ?
- Vous êtes sur le droit chemin.
- Il ne faudrait pas que vos amies s'impatientent.
- Ne vous inquiétez pas, j'ai quelques fois besoin de deux heures pour m'habiller quand je n'ai pas assez dormi.
- Ce n'est pas à moi qu'il faut le dire mais à vos deux amies.
- Inga et Marie-Ange le savent. Vous verrez, je suis certaine qu'elles iront acheter la courroie chez le garagiste. Nous avons une petite heure pour nous, c'est le privilège de la hiérarchie.

Alain recule d'un pas et avec son bras montre son lit qui n'a toujours pas été défait :

- Je vous invite sur mon lit mais dans le bon sens cette fois-ci.
- J'espère que je ne vais pas vous décevoir en amour.
- Pourquoi dites-vous cela ?
- Parce que mon mari ne m'a pas donné beaucoup d'expérience.
- Il vous délaisse.
- Non, il m'a toujours considérée comme la mère de ses enfants, jamais comme son amante.
- Quel dommage !
- Je n'ai jamais fait avec un garçon ce que Marie-Ange a fait avec vous cette nuit.
- Il n'est pas trop tard, Anna, pas trop tard du tout.

Anna s'allonge sur le lit, c'est une femme mince avec des fesses toutes rondes et un corps ferme et élégamment musclé. Alain la prend dans ses bras et la complimente :

- J'adore caresser un corps de femme aussi ferme. C'est dommage que votre mari n'en profite pas un petit peu.
- Il en profite quand il veut, c'est-à-dire une heure ou deux le dimanche matin... quand il n'y a pas d'urgences à l'hôpital... et s'il a le temps.
- Et c'est tout ?
- Malheureusement oui

Alain veut embrasser Anna, ses lèvres sont sèches et son corps se met à frissonner un peu comme si elle avait froid. Elle refuse le baiser, se réfugie contre Alain et lui dit :

- Je suis intimidée, Alain, serrez-moi très fort dans vos bras, du plus fort que vous pouvez.

Intimidée, le mot est faible. Alain a l'impression qu'Anna a mis toute son énergie à laisser tomber sa grande serviette de douche et à gérer les quelques minutes qui ont suivi. Son corps a perdu son assurance. Alain la caresse lentement et tendrement dans le dos, sur ses fesses et le haut de ses cuisses. Petit à petit, l'inquiétude s'estompe, ses frissons disparaissent et son corps devient plus sensuel, plus offert. Très délicatement Alain fait tourner Anna sur le dos pour pouvoir embrasser plus facilement sa poitrine et son ventre. Les gestes d'Alain sont doux et sans aucune brutalité. Anna reprend confiance dans son corps et confie avec une voix apaisée à Alain :

- Alain, vous êtes gentil d'embrasser si délicieusement mes seins.

Alain ne répond pas et d'ailleurs, il ne saurait pas quoi répondre. Il préfère poursuivre son chemin vers le haut des cuisses d'Anna, vers ses zones les plus féminines et les plus sensibles. Avec ses mains, Alain écarte les cuisses d'Anna pour que sa bouche puisse être en contact avec sa zone de plaisir. Anna est à nouveau inquiète et se remet à trembler :

- Alain, j'ai peur de ce que vous faites.
- C'est la première fois que je vois une femme qui a peur de gros bisous coquins.

Anna caresse délicatement la tête d'Alain avec ses mains et lui dit :

- Ne m'écoutez pas, Alain, je dis trop de bêtises.

Anna semble désormais nettement plus détendue. Les bisous coquins sur son bouton d'amour produisent leurs premiers effets décontractants. Le corps d'Anna ne peut plus cacher son besoin d'accéder au plaisir. Alors que sa grotte d'amour devient de plus en plus onctueuse et gorgée de désir, Anna repousse la tête d'Alain et lui dit avec une sensualité retrouvée, mêlée d'une petite pointe d'autorité :

- Rentrez dans mon corps, Alain, mais prenez tout votre temps, j'ai envie de savourer ce moment longtemps, très longtemps.

Alain la regarde et ne dit rien. Cette femme, la plus cocue de l'hôpital, selon Inga, s'apprête à donner le premier coup de canif dans le contrat qui la lie au père de ses deux enfants, celui qui n'a voulu être ni son amant, ni son professeur. L'instant est pour elle important, Alain le sait. Pour une première fois il ne faut prendre aucun risque et simplement laisser aller les deux corps dans leur quête du plaisir.

Alain s'allonge à côté d'Anna. Avant de lui faire l'amour, il va enfin pouvoir l'embrasser. Le baiser aurait pu être passionné car Anna serre très fort la tête d'Alain contre elle, mais c'est un baiser à l'anglaise, Anna est en panne de langue, elle ne sait peut-être pas que, dans certains cas, c'est une chose utile et sensuelle qu'on peut utiliser sans modération. Et bien tant pis, à défaut d'un baiser-passion les deux futurs amants se contenteront d'un chaste bisou sur les lèvres.

Alain aurait envie de poser des tas de question à Anna sur sa vie intime, mais visiblement ce n'est pas le moment. Alain s'installe sur Anna, à l'ancienne, et lui déclare sur un ton polisson :

- À vous l'honneur de me guider, après je m'occupe de tout.

Et quelques instants plus tard, voyant qu'Anna se laisse complètement faire :

- Mettez vos jambes autour de moi, j'adore être pris au piège par une femme.

Dans cette position, Anna participe de plus en plus à la recherche commune de leur plaisir et semble s'accommoder pleinement de la situation. Les mains d'Alain peuvent se saisir des cuisses et des fesses d'Anna, les pincer et même les martyriser quelque peu pendant l'action. Anna apprécie, peut-être un peu trop. Elle serre de plus en plus fort Alain dans ses bras et lui griffe le dos avec ses ongles, presque à lui faire mal. Sa respiration se fait plus irrégulière et quand son corps est pris de contractions de plus en plus violentes qu'elle ne parvient plus à maîtriser, elle trouve la force de lui dire en français :

- Maintenant, Alain, maintenant.

Alain attendait cette demande. Elle vient à point nommé. Il a tout juste le temps de lui répondre aussi en français :

- Anna, ça y est, serre-moi fort, je vais jouir dans ton ventre.

Même dit en français, Anna a tout compris. Elle se sent vraiment femme, elle vient de donner du plaisir à son jeune amant. Pour elle, l'excitation devient trop forte et avant même que le plaisir d'Alain ne soit retombé, c'est un petit séisme qui parcourt son corps et sa tête.

Alain reste de longues minutes sur le ventre d'Anna puis se tourne sur le côté. Elle lui sourit comme une femme apaisée, comme une femme qui vient de retrouver toute sa féminité, sa vraie féminité, sa féminité de séduction. Anna est heureuse, sa poitrine n'a jamais été aussi triomphante. Elle reprend sa discussion en anglais avec Alain, elle a des choses importantes à lui dire et elle sait que les mots vont venir facilement :

- Merci pour ces bons moments, Alain.
- Je vous retourne le compliment.
- Aujourd'hui je travaille à l'hôpital de deux heures de l'après-midi à dix heures du soir, si une élève tardive ne vous gêne pas, je peux venir vous voir en voiture ce soir vers onze heures, nous aurons beaucoup plus de temps pour nous.
- Si un bonbon sucré ne se refuse pas, une femme qui aime les bonbons sucrés ne se refuse pas non plus. Vous êtes ici chez vous.
- Vous êtes gentil : je ne veux pas m'imposer, vous devez me prendre pour une vraie « nunuche ».
- Pourquoi ?
- Dans les histoires c'est toujours un vieux professeur avec un jeune élève. Avec moi c'est un jeune professeur avec une élève beaucoup moins jeune...
- Et je vais vous répondre en français : tu es peut-être moins jeune, mais tu es une nana qui est sacrément bien foutue.
- Toi tu es un aimable garçon.
- Non, en français on dit gentil ou sympa.
- En français on dit je t'adore, Alain, je t'adore.

Alain contemple Anna avec un air quelque peu surpris par la tournure presque collégienne que prend la discussion. Il ne répond pas. Il se rapproche d'Anna, effleure ses fesses du bout des doigts et se met à penser qu'elle aussi a un « cul à damner un ermite », mais, à la différence d'Inga, un cul « sans pratique », même auprès de son cavaleur de mari. Anna est blottie dans le coup d'Alain, comme une petite fille :

- Avec vous, j'ai envie d'être une élève attentive et consciencieuse mais je ne ferai pas n'importe quoi.
- Que veux dire : n'importe quoi.
- N'allez pas trop vite, prenez votre temps, ne me bousculez pas de trop.
- ...
- Avec vous j'ai envie de redevenir la jeune fille obéissante et bien sage que j'étais dans mon lycée.
- Bien sage ?
- Non, vous avez raison, pas bien sage, obéissante seulement.

Alain passe sa main délicatement entre les cuisses d'Anna et recommence à la caresser. Anna lui retire sa main :

- Nous n'avons plus le temps, Alain, maintenant nous devons nous préparer.
- Une douchette nous fera le plus grand bien à tous les deux. Mais il faut faire vite, vos deux collègues doivent nous attendre quelque part.

Anna et Alain se lèvent et se dirigent vers la salle de douche. Dans un temps des plus raisonnables, ils se lavent, s'habillent et quittent le petit studio. Ils retrouvent les deux autres femmes à la terrasse d'un café face au petit port. Comme l'avait prévue Anna, Marie-Ange a déjà acheté la courroie chez le garagiste. Il ne reste plus qu'à l'installer.

En quittant le café, Alain est happé par Marie-Ange qui veut se faire prendre par l'épaule. Alain résiste avec beaucoup de délicatesse et de subtilité. Il ne veut à aucun prix mettre Inga et Anna en situation d'inconfort. Arrivé à la voiture, il installe cette petite courroie d'alternateur sans difficulté. L'opération terminée, Alain se tourne vers Marie-Ange pour lui dire :

- Le plus difficile reste à faire, il faut maintenant pousser la voiture pour la faire démarrer. La batterie ne s'est pas rechargée par miracle cette nuit.
- C'est vrai : on l'aurait presque oublié.
- Anna va se mettre au volant et elle enclenchera la seconde quand la voiture aura pris un peu de vitesse.

Après avoir fait la traductrice, Marie-Ange se met en position derrière la voiture pour la pousser. Inga et Alain sont déjà prêts. Au troisième essai, c'est le démarrage tant attendu. Anna immobilise sa voiture quelques mètres plus loin et descend :

- Merci, Alain, pour le secours précieux.

Marie-Ange se retourne vers Alain et l'embrasse presque de force sur la bouche, mais très langoureusement et avec passion. Elle colle son corps à Alain qui est très embarrassé et n'ose pas, contrairement à ses habitudes, prendre les fesses de son acolyte à pleine main. Il n'ose pas non plus regarder les deux femmes mariées qui, bien que fixant la scène, ne pipent pas. Après ce fougueux baiser, Marie-Ange très satisfaite de son audace s'adresse à Alain :

- Alain, propose-nous une excursion sympathique dans la région : en rentrant je saurai te remercier au nom de toutes les trois, j'aurai toute la nuit pour te montrer que les femmes du nord savent se montrer reconnaissantes.

Inga se tourne vers Marie-Ange avec un sourire très pincé et lui dit :

- Alain est un homme galant. Il ne refusera pas la proposition de la jolie fille que tu es.

Puis se tournant vers Alain qui, dans ces instants, a plutôt envie de se faire tout petit :

- Qu'en pensez-vous, Alain ?
- Heu ! Je préfère ne rien dire... tout en restant un homme galant.
- Arrêtez de faire problème au jeune étudiant, lance Anna avec un sourire encore plus pincé, nous allons rentrer.
- Et bien mesdames je crois qu'il est l'heure de se quitter, déclare Alain satisfait que ce petit jeu crispant prenne fin.

Inga fait les quelques pas qui la séparent d'Alain et lui donne trois petits coups de genoux discrets sur sa jambe pour qu'il n'oublie pas le rendez vous de Béziers :

- À bientôt, Alain.

Alain fait ensuite le tour de la voiture pour saluer Anna qui lui marche sur le pied avec force avant de lui déclarer :

- Avec la courroie nouvelle, ma voiture va servir encore beaucoup aujourd'hui.

Alain a compris cette dernière phrase à cent pour cent. Il fait un grand signe du bras aux trois femmes et leur déclare :

- Mesdames je vous dis : À bientôt
- À bientôt, Alain, reprennent en cœur les trois femmes, avant de monter dans la voiture qui va les ramener à Béziers.

À suivre...

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Episode suivant : Le secret d'Anna