1.7.07

L'intermède


L'intermède

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Intermède (de l'italien intermedio) : Sorte de divertissement donné entre les actes d'une pièce de théâtre.

Garrigue (du provençal garriga) : Étendue végétale constituée de petits chênes (verts, blancs...) dont certains ont moins d'un mètre de haut, et de plantes herbacées dont certaines très odoriférantes comme le thym, le romarin, le fenouil et la légendaire lavande. Dès qu'il fait chaud il faut ajouter aux senteurs des plantes la musique des cigales et des autres insectes chantants.

La garrigue est un monde difficilement pénétrable hors sentier.

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Pierre a trois passions : son travail, les randonnées et les femmes. Son triptyque comme il le dit si bien lui-même. Juriste maritime dans une société d'import-export à Sète, c'est un bel homme, célibataire, la bonne trentaine, intelligent, très sportif, plutôt grand avec des cheveux châtains coupés courts et de grands yeux verts.

Florence est l'une des amies de Pierre. C'est une femme très méditerranéenne, un corps très féminin, le teint très mat, les yeux marron, les cheveux mi-longs presque noirs et parlant avec un accent du midi fortement prononcé. Ses amis disent qu'elle bronzerait dans un tunnel. Divorcée, elle est mère poule d'une fille de 15 ans en pleine crise d'adolescence, l'empêchant de recevoir des hommes chez elle. Sur le plan physique son seul petit souci est d'avoir peut-être un ou deux kilos de trop, mais comment se passer de chocolat quand on est aussi gourmande. Sur le plan sentimental, Florence se donne à son unique amant avec beaucoup de sensualité, mais la priorité donnée à sa fille ne facilite pas la remise en cause de certains de ses blocages et de ses interdits.

Officiellement ils ne vivent pas ensemble pour ne pas partager les mauvais moments de la vie. Pour lui, dans son for intérieur, s'ils ne vivent pas ensemble, c'est qu'il souhaite conserver sa liberté de papillonner par-ci, par-là. Pour elle, dans son for intérieur, s'ils ne vivent pas ensemble, c'est parce qu'elle n'est pas une amante assez libérée et que sa fille a un caractère très difficile. Florence sait que si le caractère de sa fille est difficilement modifiable à court terme, elle pourrait se montrer plus conciliante sur certains plaisirs polissons que son jeune amant sportif semble particulièrement apprécier avec d'autres femmes.

Nous sommes en juin 1994, très exactement le samedi 4 juin 1994 à sept heures du matin. Le temps est superbe, la journée va être sans l'ombre d'un nuage. Pierre a proposé à Florence, il y a quelques jours, une demi-journée de randonnée à l'intérieur des terres : vingt cinq kilomètres en cinq heures, avec départ à la fraîche. Florence a accepté avec plaisir.

Pierre sonne au domicile de Florence, il est en short de marche avec une chemise américaine couverte de poches et de grosses chaussures de « rando ». Il porte un petit sac à dos avec des gâteaux secs, des boissons fraîches et un grand thermos de café, sans oublier ses cartes et son guide touristique de la région.

Florence arrive vêtue d'une très courte jupe en jean et d'une grande chemise en coton à manche courte. Ses chaussures de sport dernier cri ont l'air particulièrement confortable. Elle s'est équipée de sa « banane », une sorte de petit sac à mettre autour de la taille qui permet de porter en toute sécurité son argent, ses papiers et deux ou trois petites bricoles :

- Bonjour Florence, tu es prête, tu n'as rien oublié ?
- Non, je ne pense pas, j'ai mes papiers, mon argent, mon chapeau de paille, de la crème pour mes mains et une plaque de chocolat.
- Tu prends de la crème pour tes mains ?
- Oui, le soleil et le vent me dessèchent la peau des mains et pour moi c'est une sensation très désagréable.
- Moi, dans mon sac, j'ai pris de quoi boire et de quoi grignoter. J'ai pris aussi mon guide touristique de la région.
- Alors, c'est parti.

Florence et Pierre se dirigent vers la voiture, s'installent et prennent la direction de l'arrière pays. Pierre prend la parole pour décrire sommairement à Florence le grand tour qu'ils vont faire :

- On va à une vingtaine de kilomètres d'ici. On y sera dans une demi-heure. Ce n'est pas très loin de Clermont-l'Hérault.
- Et le circuit monte beaucoup ?
- Non, il est assez facile.
- Il y a quelque chose de particulier à voir ?
- Oui, le paysage de garrigue est magnifique et, en fin de parcours, nous pourrons visiter une ancienne chapelle de pénitents si elle est ouverte. Elle sert quelquefois à des expositions et à des concerts.
- Et bien souhaitons qu'elle soit ouverte.

Arrivé au point de départ du circuit, Pierre prend toutes ses affaires et ferme sa voiture :

- Florence, nous serons de retour dans cinq bonnes heures environ. Si ce n'est pas trop tard nous irons manger dans une petite auberge du coin, sinon nous irons casser la croûte sur le port de Sète.

La première partie de la randonnée se fait à une allure soutenue. Pierre et Florence parlent peu pour ne pas s'essouffler. Après deux grosses heures de marche, Pierre intervient :

- Regarde, Florence, un peu plus loin il y a plusieurs grosses pierres sur lesquelles on peut s'asseoir. Arrêtons-nous et faisons une petite pause café.
- Et même une petite pause chocolat.

Un hebdomadaire à bordure mauve fluo abandonné sur une des grosses pierres, il y a sûrement plusieurs jours, attire son attention :

- Les gens sont assez « crades », Florence, ils laissent leurs papiers n'importe où.
- Mais ce n'est pas du papier, Pierre, c'est une revue.
- Pour moi c'est la même chose.

Pierre ramasse cette revue et jette un coup d'œil sur la première page. Le dossier présenté ne prête à aucune confusion :

- Jette donc un œil sur les titres, Florence, ça en vaut la peine.

Florence marque un petit instant d'hésitation, puis lit avec un ton de voix tout à fait inhabituel :

» La nouvelle sexualité des femmes : mode d'emploi
» - Fellation : une pratique en expansion
» - Sodomie : les plus jeunes s'y mettent avec ardeur
» - Toys (jouets) : un plébiscite des jeunes et des moins jeunes

Pierre est tout feu, tout flamme et son excellente humeur est communicative. Il ne dissimule pas la satisfaction d'être tombé sur cette revue et lance à la volée d'une voix décidée :

- Alors, Florence ! A la lecture des titres de cette revue féminine spécialisée, il semblerait que certaines femmes explorent des voies nouvelles.

Comme toujours avec ce genre de sujets, Florence est très gênée, même en plein milieu de la garrigue sans témoins. Elle répond à Pierre avec une voix plutôt basse et un manque certain d'assurance :

- Je ne vois rien de particulièrement nouveau dans tout cela.
- Florence, je crois que les « jouets » ne sont pas ta tasse de thé.
- Je préfère le vrai, et particulièrement avec toi.
- Et la partie de ton individu qui, jusqu'à présent, ne sait que s'asseoir.
- Pierre, tu es particulièrement outrancier dans tes propos.
- En début de matinée je te faisais marcher assez rapidement, et là tu cours plus vite qu'un cheval au galop.
- Je suis tout de même persuadée que tu ne plaisantes pas à 100% et que tu as une idée derrière la tête.

Pierre en profite pour glisser délicatement sa main dans la jupe en jean de Florence. Du bout de ses doigts il effleure le haut de ses fesses. En réponse Florence laisse tomber la tête sur son épaule.

- Florence, j'aimerais faire découvrir des sensations nouvelles à cet endroit que je caresse du bout des doigts.
- Les caresses ne te suffisent pas ? Tu sais que je ne suis pas une adepte de cette pratique.
- Pourquoi, tu as peur d'avoir mal ?
- Non, pas avec toi, mais cela me fait davantage penser à une relation d'amour entre deux hommes, qu'à une relation entre un homme et une femme.
- Tu es la première femme qui m'oppose un refus total avec cet argument.
- Je ne te pose jamais de questions sur tes aventures sans lendemain avec d'autres femmes, mais réponds moi honnêtement, y a t'il beaucoup de femmes qui ont accepté cette pratique avec toi ?

Pierre répond instantanément et sans aucune hésitation :

- Je te répondrais que cette pratique dont tu as peur du nom, la sodomie, c'est un de mes petits péchés mignons. Moins d'une femme sur trois la refuse quand on prend les précautions adéquates.

Florence est très surprise de la rapidité et de la franchise de la réponse. Pierre la reprend par l'épaule, l'embrasse sur la joue, mais elle reste très pensive et ne dit rien. De longues minutes se passent. Soudain elle se tourne vers Pierre et lui dit :

- Pierre chéri, tu ne t'attendais pas à ce qu'une simple revue « people » trouvée sur un sentier de randonnée me fasse changer d'opinion en quelques secondes ?
- Bien sûr que non.
- Alors en route pour notre jolie chapelle.

Florence semble beaucoup plus prolixe dans la deuxième partie de cette randonnée. Elle parle en détail à Pierre de sa fille qui est à la fois gentille et tyrannique : gentille avec sa mère quand elles sont seules, et tyrannique dès qu'un homme est susceptible d'apparaître :

- Florence, une femme est un être sexué. Ta fille n'a pas à intervenir dans ce domaine. Tu dois préserver ton intimité.
- Tu as raison, Pierre, mais j'ai toujours peur que ma fille me voit ou apprenne ce que je fais.
- Et si j'avais envie de te donner maintenant une grande claque sur les fesses, sur ce sentier complètement désert, j'espère que je n'aurais pas à demander son autorisation ?
- Bien sûr que non ! Tu as raison, je suis ridicule.

Après quelques secondes d'attente, tout en continuant de marcher :

- J'attends toujours ta réponse, Florence.
- Ma réponse à quoi ?
- A la claque sur les fesses que j'aimerais te donner.
- Je croyais que tu plaisantais.
- Mais non !
- Ici ?
- Non ! A coté du chemin, derrière le petit chêne, comme cela tu seras absolument certaine que personne ne te verra.

Pierre se dirige vers le petit chêne et Florence le suit :

- Pierre, tu te rends compte de ce que tu me fais faire ?
- Tout à fait et je trouve la situation particulièrement excitante.
- Quel plaisir peux-tu trouver à faire une chose comme ça ?
- Le plaisir pervers d'avoir l'empreinte de ma main en rouge sur ton beau derrière.

Pierre se recule de deux mètres environ :

- Florence, retrousse ta jupe et baisse ta petite culotte, j'ai envie de jouer les voyeurs avec toi avant de passer à l'acte.

Florence curieusement assez décontractée s'exécute :

- Pierre, une seule claque sur les fesses, pas deux et pas trop forte, ne me tape pas comme une bête.
- Allez, fais-moi plaisir, une assez forte sur chaque fesse pour ne pas faire de jalouse.
- Pierre, c'est ridicule, et c'est vraiment pour te faire plaisir.

Pierre donne une claque sur chaque fesse de Florence, pas trop forte bien sûr mais suffisamment sonore pour marquer le coup. Florence très satisfaite de la modération de Pierre lui fait un très large sourire :

- Alors, Pierre, tu es soulagé ?
- Moi, non ! Mais ma main, oui !

Florence prend Pierre dans ses bras et l'embrasse avec passion. Le long baiser terminé, Pierre la regarde droit dans les yeux et lui déclare :

- J'adore caresser tes fesses quand elles sont « chaudes à point ».
- Quand tu dis ça tu me fais penser à un gamin.
- Florence, tu as vraiment un très beau cul et j'aimerais pouvoir te le prouver.
- Pierre, tu as de la suite dans les idées. Je t'ai déjà dit tout à l'heure que je n'étais pas encore tout à fait prête.
- C'est bien, je te laisse mijoter, je n'insiste pas.

Florence et Pierre se remettent en marche. Il leur faut encore une heure pour atteindre l'ancienne chapelle :

- J'ai une dernière question à te poser, Florence.
- Avant la suivante, de la suivante, de la suivante...
- Est-ce que ces deux claques sur les fesses t'ont donné envie de faire l'amour ?
- Je n'en avais pas besoin, Pierre. Tu sais très bien qu'avec toi, j'en ai toujours envie.
- Mais sans déroger aux traditions ?
- Pour l'instant, oui !
- Nous réglerons cette délicate question à la fin de notre randonnée. Je connais des endroits discrets, avec de l'herbe et sans épineux.
- Sur ta grande couverture ?
- Tiens... tu as parfaitement deviné.

Environ une petite heure après ils arrivent devant l'ancienne chapelle. La double porte en bois est grande ouverte et un jeune ecclésiastique en costume gris en sort avec un air inquiet et des gestes plus que nerveux. Florence et Pierre s'approchent de lui :

- Bonjour Monsieur, dit Pierre, vous semblez avoir un problème, auriez-vous été cambriolé ?
- Heureusement non ! Je n'ai pas été cambriolé. Par contre j'ai un grave problème.
- Lequel, peut-on vous aider ?
- Un groupe de jeunes choristes est venu tout à l'heure, ils ont laissé leurs instruments de musique dans la chapelle et sont partis en car pour le reste de la journée avec mes clés. Je ne peux plus rien fermer.
- Et vous n'avez aucun moyen de les joindre ?
- Hélas non, et ils ne reviennent qu'en fin d'après-midi pour leur concert. Il faudrait que j'aille à mon presbytère prendre un double des clés, mais je ne peux pas laisser cette ancienne chapelle ouverte, il pourrait y avoir des vols.
- De combien de temps avez-vous besoin ?
- Une très grosse heure... non, plutôt une heure un quart, le temps de faire mon aller-retour avec mon vieux vélomoteur.

Pierre se retourne vers Florence dont le visage ne marque pas de signe de désapprobation.

- Allez-y, mon amie et moi nous jouerons les sacristains ou les gardiens de chapelle. Nous marchons depuis plusieurs heures, cela nous fera un petit intermède imprévu dans un cadre original.
- Je ne sais comment vous remercier, répond l'ecclésiastique.
- Tout simplement en nous disant merci. Quand vous reviendrez, frappez trois grands coups très forts, nous allons nous enfermer dans la chapelle comme cela personne ne pourra y entrer.
- Dans cette chapelle vous pouvez parler à voix haute, elle n'est plus consacrée, aujourd'hui ce n'est plus un lieu officiel de prière.
- A tout à l'heure.

L'ecclésiastique se dirige vers son vélomoteur, l'enfourche et profite de la petite descente pour le faire démarrer. Quelques virages plus loin il n'est déjà plus visible :

- Rentre, Florence, nous allons prendre un bon café dans cette ancienne chapelle, il en reste encore beaucoup dans le thermos.

Florence passe en premier, Pierre ferme les deux portes avec l'imposant verrou intérieur et se dirige vers un banc situé au centre de la chapelle.

- Pourquoi as-tu proposé au jeune abbé de garder la chapelle pendant plus d'une heure, demande Florence ?
- Que vois-tu sur notre gauche en bois sculpté ?
- Une chaire.
- J'ai peut-être envie d'y monter et de te faire une grande déclaration sur l'art et la manière de faire l'amour, lui déclare Pierre.
- Cela m'étonnerait beaucoup.
- Que vois-tu sur notre droite en bois sculpté ?
- Un grand confessionnal.
- J'ai peut-être envie d'y aller pour te confesser de tes nombreux péchés.
- Pierre, j'ai peur de te voir venir.
- Tu as raison, allez viens.

Florence et Pierre se dirigent vers le confessionnal. Florence s'agenouille sur la partie réservée aux pénitents et Pierre prend la place du confesseur. Le rideau les séparant est tiré. Pierre s'assoit sur la grande chaise intérieure en bois lustré, il ouvre alors le petit rideau de séparation et demande à Florence :

- Ma fille qu'avez-vous à confesser, vous pouvez tout me dire, avez-vous eu de mauvaises pensées aujourd'hui ?

Florence met sa tête dans ses mains et après quelques secondes répond :

- Aujourd'hui, non ! Mais la nuit dernière quand je dormais toute seule : oui !
- Je vous écoute ma fille.
- Mon père, j'ai fait deux rêves.
- Commencez donc par le premier.
- Dans le premier rêve, je voyais mon ami assis dans un grand fauteuil regarder deux femmes s'aimer avec passion dans un lit. Le spectacle avait l'air de particulièrement l'exciter.
- Dans votre rêve, jusqu'où sont-elles allées ?
- Jusqu'à l'orgasme, mon Père, et plusieurs fois. Il me semblait même que plus le temps passait, plus leur jouissance était forte. J'étais comme bloquée. J'aurais voulu prendre la place de l'une d'entre elles, mais je ne pouvais pas.
- Mais pourquoi vouliez-vous prendre cette place ?
- Pour faire plaisir à mon ami en m'offrant à une femme devant lui.
- C'est un grave péché que d'accepter de recevoir du plaisir par quelqu'un du même sexe.
- Mon Père, je pense que c'est un péché encore plus grave de refuser à son ami certains plaisirs qu'il est obligé d'aller chercher ailleurs.
- Ma fille, seule votre conscience peut décider.

Florence relève un peu la tête et essaye de deviner Pierre à travers le petit grillage les séparant :

- Mon père, la fin de ce premier rêve a été terriblement frustrante pour moi. Je regardais fixement cette femme se faire caresser ses parties les plus sensibles et les plus féminines quand son amie a décidé de lui donner une fessée pour la préparer à faire l'amour avec mon amant.
- Et l'a-t-il fait ?
- Oui, en caressant ses fesses « chaudes à point » comme il aime tant le dire.
- Vous devenez démoniaque dans vos rêves, ma fille.
- Hélas oui, mon père, hélas. A la suite à ce rêve j'étais tout en sueur, je me suis levée pour boire, je me suis essuyée, puis je me suis recouchée. Je pensais qu'ainsi je serais calmée, mais je me suis lourdement trompée. C'est alors que j'ai fait un deuxième rêve, encore plus éprouvant que le précédent.

Pierre attend quelques secondes avant de répondre sur un ton offusqué :

- Je n'ose même pas écouter, ma fille.
- J'ai rêvé que mon ami m'avait attachée sur un lit qui était entouré de barreaux. J'étais allongée sur le ventre et je ne pouvais pas me défendre.
- Votre ami voulait vous violer ?
- Non, mon Père ! En vérité je suis en train de vous mentir, je ne voulais pas me défendre, je voulais simplement que mon ami me prenne là où la religion interdit de le faire.
- Le crime de sodomie ?
- Hélas oui, mon père.
- Ce sont des intentions diaboliques, ma fille, presque sataniques. Venez me rejoindre pour que je vous donne votre pénitence. Vous rentrerez à reculons, vous suivrez strictement mes consignes et surtout vous ne tournerez jamais la tête vers moi. Votre péché est bien trop important pour que votre regard puisse croiser le mien.

Florence se relève et se dirige à reculons vers la petite porte du confessionnal. Short baissé et sexe au garde à vous, Pierre fait rentrer son amie dans le petit réduit, puis ferme la porte. Florence ne se retourne pas, elle regarde droit devant. Pierre retrousse sa petite jupe en jean et fait glisser tout doucement sa petite culotte de sport en coton sur ses chaussures. Il la prend dans ses bras et lui dit à voix basse :

- Laissez-vous aller, ma fille, votre pénitence va commencer. Asseyez-vous lentement sur moi.

Florence est silencieuse. En s'asseyant elle sent le sexe de son ami qui est à l'entrée de son minou. Par de petits mouvements elle le fait entrer, puis elle s'assied. La pénétration est totale, son excitation est presque à son comble.

- Pierre, j'ai envie de voir ton visage pour faire l'amour.
- Mais c'est impossible de te retourner avec ta culotte.

Florence se relève et enlève sa culotte de coton sans même avoir besoin d'ôter ses chaussures :

- A faire un péché autant le faire complètement. Ce n'est pas une petite culotte de coton qui va m'empêcher de faire ce que j'ai envie de faire.

Florence s'assied maintenant sur Pierre, face à lui. Avec sa main elle guide son sexe dans son minou et commence à faire des mouvements lents et profonds. Pierre est aux anges, c'est elle qui lui fait l'amour et elle a l'air d'être dans une sacrée forme :

- Pierre, j'ai l'impression que tu me fais faire aujourd'hui à plus de quarante ans toutes les bêtises que tu n'as pas osées faire quand tu étais un jeune ado.
- Que faisais-tu à cette époque ?
- J'étais déjà une mère de famille respectable.
- Et respectée ?
- Bien sûr ! Je n'ai pas connu beaucoup d'hommes dans ma vie, mes aventures tiennent sur les doigts de mes deux mains, mon ex-mari et toi compris.
- C'est un peu sur le tard que tu découvres les péchés de chair.
- Tu es vraiment un monstre de me dire cela.
- Pas du tout, mieux vaut tard que jamais et notre « bonne heure » ne fait que commencer.
- Tu veux dire « le bonheur » ou « une bonne heure » ?
- Les deux, Florence.

Pierre caresse de plus en plus fermement les cuisses, les fesses et le bas du dos de Florence, à la limite du raisonnable. Ses doigts dessinent sur la peau de longues traînées rouges. Florence ne réagit pas. Son excitation est si forte qu'elle n'en ressent aucune souffrance, seulement un besoin de plus en plus fort d'accéder au plaisir, un plaisir qu'elle veut sans limite avec son amant. Avant d'atteindre ce Nirvana elle veut que leurs deux bouches ne fassent plus qu'une. Florence saisit la tête de Pierre et le regarde droit dans les yeux, son regard est suppliant, il faut que cet instant puisse durer, qu'elle ait le temps de l'embrasser lentement mais avec toute la force de son corps. Ses ongles s'enfoncent dans le dos de Pierre qui est lui aussi comme insensibilisé. Leurs deux corps sont prêts, Florence le sait. Elle n'attend que cela pour s'offrir complètement et tout donner à Pierre. Florence ne peut s'empêcher de gémir, Pierre ne sait plus où il en est, leurs deux corps ressentent les mêmes vibrations au même moment.

Le péché de chair terminé, Florence reste serrée contre son amant, pour sentir le contact de sa peau, sa chaleur et son souffle. Pierre reprend la parole en premier :

- Florence, je ne sais pas si c'est l'originalité du lieu, mais j'ai ressenti un plaisir très long et très intense.
- Moi aussi, j'ai eu l'impression que j'étais entièrement à toi et que tu prenais possession de mon corps avec une force inouïe, presque avec violence.

Pierre regarde Florence dans les yeux, prend sa tête dans les mains et lui dit :

- Florence, je vais te l'avouer, plus je fais l'amour avec toi et plus j'ai envie de le faire.
- Et moi je suis heureuse dès que tu es heureux. Je me sens vraiment très bien avec toi. Les moments que nous vivons j'aimerais qu'ils ne s'arrêtent jamais.
- Florence, serais-tu en train de me dire que tu deviens amoureuse ?
- Si je n'avais aucun sentiment pour toi, crois-tu que je t'aurais fait la confession que je viens de te faire ?
- Ce n'était pas un jeu ?
- Non ! Pas quand je t'ai fait comprendre que je ne voulais plus d'interdit en amour entre nous.

Pierre est particulièrement surpris de l'aveu que viens de lui faire Florence. Cette malheureuse revue, découverte accidentellement sur une pierre ce matin, serait-elle entrain de faire effet ?

- Tu es réellement prête à t'offrir à une femme devant moi pour me faire plaisir ?
- Oui, si tu ne la touches pas.
- Même du bout des doigts ?
- Même du bout des doigts.
- Et la partie interdite de ton corps que j'apprécie tout particulièrement.
- Tu pourras procéder à son initiation quand bon te semblera...
- Florence, quel changement !
- Oui ! J'ai envie d'être ta maîtresse, toute ta maîtresse, pas une demi-maîtresse.
- Florence, à mon tour de te faire une confession.
- Je t'écoute mon amant polisson.
- J'ai envie de procéder à ton initiation maintenant.
- Ici ?
- Oui ! Ici. Nous avons largement plus d'une demi-heure avant le retour du jeune abbé.
- Bien, mon grand Manitou adoré ! N'oublie pas, sois surtout très doux et très prévenant avec moi. Une femme c'est sensible et c'est fragile.

Pierre demande à Florence de se lever et de se mettre à genoux sur la grande chaise en bois. Avec ses mains, à tâtons, il recherche dans la « banane » que porte Florence à la ceinture, la crème adoucissante pour les mains qu'elle a emporté ce matin. Il ouvre le petit tube, s'en enduit copieusement son majeur et très délicatement le passe le long de la raie des fesses de sa future initiée. Il s'arrête sur sa petite rondelle encore vierge et lui dit délicatement dans le creux de l'oreille :

- Comment te sens-tu, Florence ?
- Pour l'instant très bien et un peu impatiente.
- Je vais appuyer délicatement avec mon doigt, décontracte-toi pour bien l'accueillir.

Florence est un peu anxieuse. Avec beaucoup d'attentions Pierre fait pénétrer son doigt inquisiteur. Florence se contracte, puis se détend. Avec son autre main Pierre caresse le ventre et les seins de cette femme qui est sur le point de balayer tous ses interdits et de tout lui donner. Avec sa bouche il peut embrasser son cou, ses épaules et le haut de son dos.

Le corps de Florence est de plus en plus détendu et son petit trou si longtemps défendu est devenu particulièrement accueillant. L'initiation va pouvoir bientôt débuter. Mais rien ne presse. Pierre veut encore continuer à jouer avec ses doigts dans ses zones si intimes, si sensibles et si chaudes. Florence fait participer tout son corps à ce jeu. Pierre se penche à son oreille qu'il mordille avant de lui déclarer avec malice :

- J'adore quand tu joues avec tes fesses pour m'empêcher de retirer mon doigt.

Pierre continue ses va-et-vient. De modérés et très doux au début, ils deviennent plus amples et plus appuyés par la suite. Florence s'ouvre de plus en plus. Pierre peut sans aucune difficulté introduire un deuxième, puis un troisième doigt. La sensation de possession du corps de son amante devient totale. Après un massage circulaire lent et appuyé à l'entrée, Pierre déclare avec un peu de solennité :

- Je vais bientôt procéder à ton initiation. Laisse une main sur le dossier de la chaise et avec l'autre main caresse-toi. Je veux que ce soit toi qui doses ton plaisir. Mes mains seront libres pour m'occuper de toutes les autres parties sensibles de ton corps.

Pierre continue pendant quelques instants de faire entrer et sortir ses trois doigts, mais avec nettement plus de vigueur. Les premières caresses que se prodigue Florence sur son clitoris commencent à faire effet. Sa rondelle est le siège de petites contractions annonciatrices d'une suite beaucoup plus agitée.

Pierre peut maintenant retirer ses doigts et se positionner contre le dos de Florence. Jamais son sexe n'a été aussi dur. L'initiation de cette femme qui se donne à lui sans limite, dans un lieu si inhabituel, presque interdit, exacerbe son excitation et son besoin de plaisir. Avec sa main il guide son sexe vers cette entrée enfin accessible qui s'offre à lui presque sans résistance. Florence veut participer avec tout son corps et de toutes ses forces à cette pénétration. Elle cambre ses fesses au maximum pour y parvenir et sentir ainsi son amant au plus profond d'elle-même.

- Comment te sens-tu maintenant, demande Pierre.
- Comme une femme qui veut profiter au maximum de cette initiation.

Pierre sent que les fesses de Florence deviennent le siège de contractions de plus en plus fortes et de plus en plus rapprochées. C'est le signe annonciateur de cet instant tant attendu et tant recherché :

- J'aime quand une femme martyrise ses seins avec ses mains pour attiser son plaisir.

Florence prend ses seins avec sa main restée disponible et les caresse avec force, comme si elle voulait rajouter une certaine souffrance aux sensations qu'elle découvre. Tout d'un coup elle pousse un grand râle, son corps s'abandonne, ses parties les plus intimes se mettent à couler avec abondance d'un jus onctueux. C'est le moment tant attendu par Pierre. Avec ses deux mains il écarte au maximum les fesses de Florence, pour la pénétrer le plus profondément dans son ventre et y délivrer ces grands jets de plaisir, là où aucun homme ne l'avait jamais fait auparavant.

Pierre serre Florence dans ses bras de longues minutes, leurs deux corps sont encore brûlants et pleins de désir l'un pour l'autre. Mais comme tout à une fin, après un dernier baiser plus passionné que les autres, il faut songer à se rhabiller. Après des moments aussi intenses, comment reprendre rapidement et efficacement ses esprits ? Une bonne tasse de café, quelques petits gâteaux et des carrés de chocolat feront l'affaire. Cela fait bientôt une heure que le thermos attend en face du confessionnal.

Florence et Pierre sont maintenant dans une tenue beaucoup plus convenable. Un petit coup de peigne et ils deviennent fin prêts à accueillir le jeune ecclésiastique quand il sera de retour.

Moins d'une dizaine de minutes après l'homme tant attendu frappe trois grands coups à la porte de la chapelle. Florence et Pierre se lèvent pour aller lui ouvrir. L'ecclésiastique porte à la main un trousseau d'énormes clés. Le visage très détendu, c'est sur ton très soulagé qu'il s'adresse à Florence et à Pierre, sans savoir qu'en face de lui il s'agit désormais d'un initiateur tenant dans ses bras sa nouvelle initiée :

- Merci pour votre aide précieuse, j'espère que le temps ne vous a pas paru trop long.
- Ne vous inquiétez pas, nous avons fait un tour complet de la chapelle. La chaire et le confessionnal sont magnifiquement sculptés.
- Ils ont plus de quatre siècles et ont résisté à travers le temps.
- Nous les avons bien appréciés, le confessionnal en particulier.
- C'est vrai qu'il a énormément de cachet.

Fin

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