2.9.07

Le jeune étudiant et les bobineuses de Dumarez


Épisode n°2 : La contrôleuse sans interdit


••• Le dîner chez les Dumarez •••

Monsieur Dimitri Dumarez, le patron de l'entreprise de bobinage qui porte son nom, habite une grande maison un peu à l'extérieur de la ville. Pour s'y rendre à pied, Édouard a mis quarante bonnes minutes. Comme c'est aujourd'hui dimanche, l'activité de la ville est sérieusement au ralenti. Toutes les boutiques sont fermées, il y a donc peu d'animation. Arrivé devant la grille d'entrée, Édouard appuie sur le bouton de la sonnerie, une sorte de corne de brume de marine se met en action avec un son particulièrement perçant et simultanément la petite porte de la grille s'ouvre automatiquement. La maison est au fond d'un grand jardin très arboré. L'allée qui permet d'y accéder fait une centaine de mètres de long. Au loin sur ce qui semble être une grande terrasse un groupe de personnes est réuni autour d'un apéritif.

Dimitri Dumarez est debout pour accueillir son invité :

- Mon jeune Édouard, je te présente tout d'abord Danielle ma fidèle épouse de tous les combats.
- Enchanté Madame.
- Tu connais déjà mon associé, Didier Dufour, que tu as vu hier et son épouse Dominique qui sont des frères de Résistance. Ils ont participé activement à la libération du Vivarais.

Dimitri Dumarez se tourne ensuite vers une femme encore très jeune, assez mince, à la peau très mate, aux yeux marron clairs discrètement maquillés et aux longs cheveux noirs qui descendent jusqu'à la taille. Édouard remarque immédiatement le regard perçant de cette femme qui pétille de vitalité et d'intelligence. Son corps est superbement proportionné et sa poitrine très féminine est mise en valeur par un chemisier bien ajusté :

- Édouard, je te présente Sabine Sudra. Je la considère comme ma fille adoptive. Son père, syndicaliste dans l'usine et Résistant m'a sauvé la vie en 1944. Le malheureux est mort peu de temps après. Depuis Sabine a pris son relais. Elle fait du syndicalisme et de la politique. Elle s'est mise en tête de changer toute la société. Quand l'une de nos employées commet une erreur, c'est toujours elle qui prend sa défense, ce qui ne va pas forcément dans le sens de mes intérêts, mais je l'adore quand même. À trente-cinq ans, elle n'a pas encore jeté son dévolu sur un futur mari, mais il lui reste encore de nombreuses belles années.
- Déjà trente-six depuis deux mois, Dimitri.
- C'est vrai le temps passe très vite et tu parais toujours si jeune.
- Tu connais mon problème, Dimitri, si je ne suis pas mariée c'est que je veux vivre et faire des enfants avec un homme de mon âge ou plus jeune qui partage les mêmes idées progressistes que moi.
- C'est tout le mal que je te souhaite, ma belle Sabine. J'ai oublié de te dire que j'ai connu les parents d'Édouard pendant la Résistance. Ils opéraient dans l'Hérault.

Sabine se tourne alors vers Édouard en lui faisant un très large sourire :

- Dans ce cas là, Édouard, appelez-moi Sabine, nous sommes un peu de la même famille.
- Avec plaisir, Sabine.

Édouard est très impressionné par cette femme à multiples facettes. Elle ne doit pas être très facile avec les hommes tant ses idées semblent arrêtées.

Tout le monde reprend sa place autour de la table de jardin et la discussion repart, essentiellement au sujet des femmes. Danielle, la femme de Dimitri lance une petite pointe à son époux à cette occasion :

- Tu sais mon chéri, j'ai oublié de compter les petites bêtises que tu as faites et les petits coups de canif que tu as donné dans notre contrat. Si tu avais dû prendre autant de coups de bâton que tes mains ont connu de poitrines de femme, tu serais mort depuis longtemps. Mais heureusement avec l'âge tu t'es quand même assagi.
- Ou il est devenu beaucoup plus discret, rétorque en souriant Didier, l'associé de Dimitri. De plus caresser une belle poitrine n'est qu'un péché véniel, il y a quand même plus grave dans la vie.

Dimitri se tourne vers Édouard et repart dans de grandes considérations sur son séjour... et sur les femmes :

- Tu sais, mon jeune ami, je pense que ton stage va être plus agréable que tu ne le penses et qu'il ne manquera pas de piment.
- Qu'est-ce qui vous fait dire cela, Monsieur Dumarez ?
- Sur le plan du travail, tu pourras mettre tes connaissances en pratique dans un cadre agréable et avec un personnel sympathique, compétent et d'une grande rigueur. Tu verras qu'il y a quelques fois des écarts entre ce que l'on t'apprend en fac sur le plan théorique et la réalité des choses.
- Je m'y attends.
- J'ajouterais que le travail effectué dans mes ateliers doit être exempt de tout reproche, et ce, quel que soit le niveau. Nos clients sont notre raison de vivre et ils doivent toujours être satisfaits.
- Sur le plan du travail, vous pouvez entièrement compter sur moi, Monsieur Dumarez, tout sera nickel.

Dimitri jette ensuite un grand coup d'œil circulaire pour voir si son auditoire lui est tout acquis :

- Sur le côté pimenté de ton séjour, c'est l'expérience qui me fait parler. C'est vrai qu'il n'y a aucune fille de ton âge, mais si tu trouves que les femmes sont encore belles à la quarantaine et même à la cinquantaine, ce sont elles qui te feront des propositions, tu n'auras qu'à attendre. Sois patient, tout simplement.
- C'est vrai, reprend au vol Didier l'associé de Dimitri, beaucoup de femmes auront envie de faire découvrir l'amour à un jeune stagiaire étudiant et lui faire partager leur expérience.
- Là, il te faudra savoir être diplomate, très diplomate, poursuit Dimitri.
- Mais, reprend son ami Didier, précise bien à ton jeune protégé qu'il ne doit jamais dire du mal ni des unes, ni des autres ou comparer leur savoir-faire. Annoncer à une femme dans la force de l'âge, qu'un petit jeune prétend que sa copine s'y prend mieux qu'elle, peut déclencher des réactions peu maîtrisables.
- Ne vous inquiétez pas, répond Édouard, huit ans de pensionnat chez les Frères des Écoles Chrétiennes m'ont appris que « Si la parole est d'argent, le silence est d'or ». Mon père dirait qu'il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de prononcer une parole.
- Et il n'aurait pas tort, confirme Dimitri.

Mais le plus original de la bande est Antonin Acol dit « Monsieur Antoine », son nom de Résistance qu'il a gardé depuis. Il ne pouvait pas voir passer un jupon sans sauter dessus. Pendant la guerre il avait séduit la totalité des femmes allemandes venues surveiller l'usine. Monsieur Dumarez, avec un air complice et très souriant se tourne vers Édouard pour lui dire :

- Je te présenterai demain matin notre vieil ami « Monsieur Antoine ». Un très gros bûcheur d'un côté et un sacré « dragueur » de l'autre. Il ne s'est jamais marié. Compte tenu de son âge, il ne doit pas rester beaucoup de femmes dans le Vivarais à qui il n'a pas fait de propositions.

Tout d'un coup, Sabine, la fille adoptive de Monsieur Dumarez, intervient :

- À écouter vos conversations, il semble qu'il y a encore beaucoup de progrès à attendre de notre société. Dimitri comment appellerais-tu une femme qui aurait eu autant d'aventures que Monsieur Antoine.
- Une put... Non ! J'allais dire une bêtise, ce n'est pas un mot à prononcer.
- Moi je vais le prononcer, Dimitri. Un homme qui a beaucoup d'aventures est un séducteur, un Don Juan, un homme viril, et j'en passe... Une femme qui a le même nombre d'aventures est considérée par ces mêmes hommes et la plupart des femmes comme une « putain », ce que l'on appelait élégamment des « demi-mondaines » au siècle dernier.

Pour Édouard la tournure que prend la discussion est une opportunité à ne pas rater :

- Je partage complètement votre opinion, Sabine. On confond une femme qui aime les hommes avec une femme qui vend de l'amour aux hommes. Ça n'a rien à voir.
- Je suis heureuse de voir que certains jeunes commencent à avoir une opinion plus évoluée sur les femmes que nos anciens.

Édouard veut enfoncer le clou pour renforcer les propos de Sabine :

- Sabine, je vais même plus loin, je crois que c'est de notre intérêt de ne pas faire la confusion. Je veux parler de nous, les garçons.

La remarque d'Édouard clôturant les propos de Sabine fait repartir la discussion sur d'autres sujets beaucoup plus sérieux, en particulier le suivi et l'interprétation statistique des contrôles sur le matériel fabriqué dans l'usine. Sabine suit des cours par correspondance pour être gestionnaire de fabrication mais a des difficultés avec les maths. C'est pour Édouard le deuxième joker pour intervenir et se « placer », comme le lui aurait suggéré ses copains de fac à grands coups de coude dans les côtes.

- Sabine, si vous avez des difficultés en maths, ça me ferait plaisir de vous donner un coup de main.
- Ce n'est pas de refus, j'ai un devoir par correspondance à rendre pour la fin de la semaine.
- Quand voulez-vous que je joue les professeurs avec vous ?
- Mardi soir, j'aurai comme cela toute la soirée de demain pour préparer mon travail et les questions à vous poser. Vous préférez manger chaud ou froid ?
- Froid quand il fait chaud.

La discussion se poursuit et madame Dumarez apporte un « repas grignotage » sur une petite table roulante. L'ambiance est des plus chaleureuses d'autant que le vin frais est à foison. La France, l'Europe et la planète ayant été refaites, il est bientôt l'heure de se séparer.

- Comment êtes-vous venu, demande Sabine à Édouard ?
- À pied tout simplement.
- Vous êtes comme Tatiana, la technicienne avec qui vous allez travailler.
- Oui, je le sais, elle m'a même proposé de faire une grande ballade à pied un de ces week-ends.
- Il faudra te presser, reprend Dimitri Dumarez, elle nous quitte dans trois semaines.
- Je vais vous raccompagner en voiture, propose Sabine, cela vous fera une demi-heure de plus à dormir cette nuit.

Édouard se fait un grand sourire à lui-même. Béatrice, ou plutôt sa belle Béa, est certainement en train de l'attendre et la demi-heure supplémentaire sera consacrée à autre chose qu'au sommeil. Monsieur Dumarez reprend la parole en moralisateur préventif :

- N'oublie pas mon jeune ami de prévenir Béatrice que tu ne mangeras pas avec elle mardi. Il ne faudrait pas qu'elle se donne du mal pour rien.

Tout le monde se salue. Édouard suit Sabine vers sa voiture. Elle a une magnifique Caravelle Renault cabriolet : la voiture des sensations. Ce n'est pas qu'elle soit rapide, mais elle donne la sensation d'aller très vite. Le trajet se fait en quelques minutes. Édouard n'a pas le temps de jeter un petit coup d'œil inquisiteur sur les cuisses et les signes de féminité de son chauffeur qu'il faut déjà descendre.

- Dans mon syndicat et mon groupement politique, il y a beaucoup de jeunes et tout le monde se tutoie. Aujourd'hui je trouve le « vous » un peu ringard. Comme on va faire mes devoirs de maths ensemble et que je ne suis pas encore bonne à jeter aux oubliettes, on pourrait peut-être se tutoyer ?
- Si tu veux.
- Alors fais-moi la bise avant de partir et profites-en pour en faire une de ma part à Béatrice que j'aime beaucoup.
- Je lui en ferai même deux si tu me le demandes.

Édouard se penche vers Sabine qui lui fait une quadruple bise, deux sur chaque joue :

- D'habitude je n'en fais que trois, mais j'ai rajouté celle de Béatrice.
- C'est gentil, je la lui transmettrai, alors à demain à l'usine.

••• Le retour chez Béatrice •••

Sabine redémarre et Édouard passe par la petite porte qui jouxte la boulangerie. Il monte au premier. Béatrice, vêtue d'une belle robe de chambre chinoise en soie, l'attend dans un grand fauteuil en écoutant de la musique :

- Bonsoir, ma belle Béa, j'ai un cadeau pour toi de la part de Sabine Sudra.
- Bonsoir, mon petit Édouard chéri, alors où est-il ce cadeau ?
- Elle m'a dit de te faire une grosse bise de sa part.
- J'espère que tu m'en feras un peu plus... Non ! Beaucoup plus.

Édouard prend Béatrice dans ses bras. Leurs deux bouches se retrouvent. Béatrice caresse avec passion la tête d'Édouard qui laisse aller ses mains dans le dos et le creux des reins. Pour elle c'est comme une redécouverte, elle a terriblement envie de faire l'amour, comme si elle ne l'avait pas revu depuis des mois. Béatrice se dessert un peu d'Édouard et lui dit :

- Veux-tu manger un gâteau et boire un dernier verre avant de monter ?
- Avec plaisir, tu as même le droit de t'asseoir sur mes genoux pendant la dégustation.

Édouard déboutonne la robe de chambre de Béatrice qui s'assied sur ses genoux. Il peut facilement caresser tout son corps déjà brûlant de désir :

- Ma belle Béa, j'ai envie de te poser pleins de questions indiscrètes.
- J'y répondrai si ce ne sont pas des bêtises de lycéen sur le tard.
- Quand et avec qui as-tu fait l'amour pour la dernière fois ? Depuis que j'ai quitté Monsieur Dumarez, c'est une question qui n'arrête pas de me trotter dans la tête. Réponds-moi franchement, tu sais bien que tout restera entre nous.
- Tu sais que j'aime la discrétion, mon petit Édouard. Je t'ai déjà dit que je n'avais plus d'amant.
- Tu es une menteuse Béatrice, et ce n'est pas bien pour une femme comme toi.

Béatrice se met à rougir et ne comprend pas pourquoi Édouard commence à être aussi inquisiteur, c'est peut-être la faute des apéritifs de Dimitri Dumarez.

- Je te répète que tu es une sacrée menteuse, ma belle Béa.
- Je te promets, mon petit Édouard, que ce n'est pas dans mes habitudes.

Édouard commence par sourire puis, n'arrivant plus à garder son sérieux, éclate de rire :

- Ma très chère Béatrice, tu as un amant : c'est moi ! En plus, c'est avec moi que tu as fait l'amour la dernière fois, il y a quelques heures à peine. Je suis très triste que tu ais refusé de répondre à ma question. J'espère qu'il n'y a pas eu un autre homme pendant que j'étais chez Monsieur Dumarez, ce qui expliquerait ton embarras.

Béatrice pousse un gros soupir et fait ensuite un immense sourire à Édouard, de soulagement de prime abord, puis plein de désir :

- Tu plaisantes souvent à froid comme cela ?
- Oui et non. Uniquement quand je suis en forme et pour déstabiliser la personne qui est en face de moi.

Édouard mange son gâteau d'une main et caresse alternativement les cuisses et la poitrine de Béatrice avec son autre main. Un dernier verre de rosé partagé et Béatrice se lève.

- Où vas-tu ma belle Béa ?
- Dans la chambre.
- Non ! Reste encore un peu ici, j'ai envie de te violer sur la table.

Béatrice est extrêmement surprise et fait un petit geste de recul. Elle n'a visiblement pas compris ce que voulait Édouard :

- Tu veux venir m'aimer sur la table ?
- Bien sûr que non, je vais rester debout. Je serai exactement au bon niveau pour pénétrer ta belle chatte, avec ou sans délicatesse selon mon humeur.
- Mais ce n'est pas particulièrement confortable.
- Bien sûr que si, je vais débarrasser la table, mettre la couverture de ton canapé par-dessus et il ne te restera plus qu'à t'allonger sur le dos. Tu pourras même mettre tes jambes sur mes épaules. Ne me dis pas que tu n'as jamais fait l'amour comme ça.
- Tu vois, ta vieille Béa a encore bien des choses à apprendre, ça devrait te faire plaisir.

Édouard débarrasse les deux assiettes et les quelques couverts pour les mettre dans la cuisine. Il prend la petite couverture du canapé, la plie en deux et la pose sur le bulgomme de la table. Il prend ensuite deux chaises qu'il positionne à cinquante centimètres de la table et les écarte suffisamment pour pouvoir s'installer entre elles.

- Ma belle Béa quand un homme viole une femme, il ne prend généralement pas de gants avec elle.
- Oui, mais moi c'est difficile de me violer puisque je suis consentante.
- Consentante, c'est bien ma belle Béa, mais ce n'est pas suffisant. Je veux qu'en plus tu sois très obéissante.
- Tu veux être sévère avec moi avant de m'aimer ?
- Je refuse de te répondre. Désormais c'est moi qui pose les questions et c'est toi qui y réponds, mais avant toute chose, rappelle-toi, je veux que tu sois très obéissante.

Béatrice prend Édouard dans ses bras et lui fait un très gros bisou dans le cou avant de lui déclarer avec un regard très confiant, très doux, presque maternel :

- C'est promis, mon petit Édouard chéri, je vais être très obéissante, mais n'en abuse pas.
- Alors mets-toi « à poil » ma belle Béa, allonge-toi sur la table, mets tes pieds sur les chaises avec tes fesses légèrement en équilibre, et pense à mon plaisir.
- Et toi aussi pense au mien.
- Si j'ai le temps et si j'en ai envie.

Béatrice joue le jeu sans poser de questions mais en souriant. Comme elle ne porte pas grand-chose sur elle, elle se déshabille en deux temps trois mouvements, sans l'aide d'Édouard. Elle s'allonge sur la table à plat dos et se met sans trop de difficultés dans la position souhaitée. Édouard la regarde faire en se déshabillant, il trouve la position très provocante, presque indécente. Il se glisse entre les jambes de Béatrice. Toutes ses parties intimes sont à portée de mains et de bouche. Il fait glisser son majeur le long des petites lèvres de Béatrice avant de le faire rentrer lentement en tournoyant jusqu'au fond de sa grotte d'amour. Une fois son doigt parfaitement lubrifié, Édouard le positionne sur la petite rondelle, porte d'entrée de la zone qu'il affectionne tout particulièrement. Le contact de ce doigt sur une partie si sensible provoque de petites contractions dans le bas du ventre de Béatrice :

- Ma belle Béa, j'ai envie de sucer ton clitoris et de lécher ta chatte pendant que, très discrètement, je vais jouer avec mon doigt entre tes deux fesses, au plus profond de ton beau derrière. Dans l'état où tu es, je pense que je n'aurai pas à appuyer très fort pour forcer le passage.
- Puisque tu veux que je sois obéissante, ne me force pas à te parler, mon petit Édouard chéri. Fais ce que tu crois devoir faire à une femme qui attend beaucoup de toi et qui va te juger sur pièces.

Édouard appuie sans forcer sur la petite rondelle et son doigt s'enfonce lentement, profondément et avec facilité. Cette pénétration tout en douceur déclenche de petits tremblements dans les fesses, les cuisses, et une partie du bas ventre de Béatrice. Édouard aime sentir les vibrations qu'il déclenche dans ce corps en attente de plaisir. Cette femme qu'il désirait tant dès leur première rencontre s'offre maintenant complètement à lui, avec confiance, ferveur et érotisme. Son majeur frôle délicatement en tournoyant les parois intimes les plus profondes et les plus chaudes de Béatrice. En même temps, avec son pouce, il caresse doucement l'entrée de sa chatte qui se fait de plus en plus humide et dont les petites contractions sont déjà un premier signal d'impatience. Béatrice commence à regarder son amant de plus loin. Son visage est toujours très détendu.

Sans prévenir, Édouard fait rentrer son pouce d'un seul coup dans son puits d'amour. Béatrice attendait cet instant. Elle esquisse un léger sourire puis respire très profondément en poussant un petit râle de bonheur avant de se détendre. Les deux doigts d'Édouard peuvent presque se toucher. Ils ne sont séparés entre eux que par une cloison qui paraît si mince, si délicate mais si soyeuse. Une sensation mêlant chaleur, onctuosité et bien-être envahit Édouard.

Avec sa bouche, il se rapproche de ces parties qui n'ont plus d'intimes que le nom. Les coups de langues sur le clitoris de Béatrice ont des répercussions à travers tout son corps : ses cuisses sont prises de frissonnements, ses seins se dressent et appellent à la caresse, son regard s'éloigne vers un univers de douceur, de volupté et de plaisir. Pour augmenter les sensations, Édouard décide d'aspirer le clitoris avec sa bouche, de le sucer puis de le pincer plus fermement avec ses lèvres. La sensation d'abandon de Béatrice devient totale, elle commence à râler, doucement au début puis beaucoup plus bruyamment sur la fin, presque sans retenue.

Savoir son amante sur le dos, les yeux à mi-fermés, avec des râles qui se transforment en gémissements, entendre des propos incohérents dans lesquels il peut discerner : « Amour, chéri, continue... » a pour effet d'exciter Édouard au plus haut point. À cet acte où corps et imaginaire tendent à ne faire plus qu'un, Béatrice ajoute des émotions et des sentiments. Si Édouard continue à ce rythme-là, Béatrice ne pourra plus contenir son plaisir. Il faut qu'il calme le jeu, et il tente de le faire. Sa bouche quitte le clitoris de son amante pour aller vers le bas de son ventre, vers son nombril, et enfin vers ses seins qui ne demandent qu'à être mordillés. Mais c'est déjà bien trop tard pour la faire patienter, son excitation est beaucoup trop forte.

Par derrière, la petite rondelle de Béatrice s'ouvre de plus en plus. Édouard pense qu'il pourrait introduire facilement deux doigts et peut-être même trois après les avoir intimement lubrifiés. Aussitôt pensé, aussitôt fait. Il positionne ses trois doigts serrés en triangle à l'entrée de la petite rondelle de Béatrice et fait alterner, avec beaucoup de délicatesse, de petites pressions et des massages en cercles décontractant. Béatrice réagit en s'ouvrant de plus en plus aux doigts délicieusement inquisiteurs de son amant. Quelques instants plus tard, dans cette zone des plaisirs qu'on dit interdits, les trois doigts parviennent à leur fin, profondément et en douceur :

- Caresse-moi en même temps, Édouard chéri, tu me rends folle.
- Je ne veux pas que tu jouisses aussi vite, ma belle Béa, essaye de te retenir

Édouard remet sa tête entre les cuisses de Béatrice et fait glisser sa langue très lentement et très langoureusement tout le long de ses grandes lèvres. Béatrice ne cherche plus à résister ou à prolonger une attente. La langue d'Édouard fait alterner pénétration délicate mais profonde de sa chatte et caresses appuyées sur son clitoris. Pendant ce temps les doigts d'Édouard font des va-et-vient de plus en plus rapides mais surtout de plus en plus profonds entre les fesses de Béatrice. Avec sa main restée disponible, Édouard fait rouler alternativement le bout de chaque sein entre deux doigts, il veut faire participer toutes les parties sensibles du corps de Béatrice à cette montée au plaisir.

Pour Béatrice les sensations deviennent trop fortes, beaucoup trop fortes. Elle ne fait que mouiller, d'une manière presque impudique, mais avec tant d'onctuosité. Son corps ne sait plus où aller, d'un côté il demande en suppliant la délivrance finale, d'un autre côté il aimerait aller plus loin dans le rêve et que les caresses se prolongent. Quand Édouard commence à mordiller son clitoris tout d'abord avec ses lèvres, puis pour finir très délicatement du bout des dents, toutes les digues de Béatrice cèdent et les flots contenus peuvent enfin tout submerger sur leur passage. Une vague de convulsions déferle dans ce corps qu'elle ne peut, mais surtout ne veut pas maîtriser. Béatrice s'abandonne complètement à Édouard, son corps est en eau.

Édouard se relève, fait deux petits suçons sur les seins fièrement dressés de son amante pendant que, petit à petit, Béatrice reprend ses esprits :

- Édouard chéri, j'ai honte de moi.
- Pourquoi, ma belle Béa ?
- Parce que je ne t'ai pas encore donné de plaisir. Avec toi je suis submergé, je n'arrive plus à me contrôler. En fait, j'ai encore et toujours beaucoup trop envie de toi.
- Reste dans cette position, maintenant que tu as joui, je vais enfin pouvoir te violer.

Béatrice met ses jambes sur les épaules d'Édouard qui la pénètre violemment et se déchaîne dans sa chatte. Il empoigne ses cuisses avec forces, les presse, les serre et les pince. Ses doigts laissent de grandes traînées rouges sur la peau.

- Un jour j'aurai envie de te fesser ou te fouetter avant de faire l'amour avec toi. Tu m'excites beaucoup trop quand je te vois râler et jouir.

Les mains d'Édouard quittent les cuisses de Béatrice pour se saisir de ses seins avec violence. Béatrice ne dit rien, elle regarde son amant qui pense la violer mais ne lui fait qu'un amour effréné, brutal, presque bestial, un amour qu'elle ne subit pas mais qu'elle désire dans le plus profond de son corps. Jamais elle n'a excité un homme comme cela, un homme dont le corps se déchaîne dans son propre corps, sans retenue, sans limite. Jamais un homme ne lui avait dit qu'il voulait la faire souffrir pour lui donner et se donner du plaisir. Béatrice sent qu'elle a besoin de jouir une deuxième fois, avec sauvagerie, mais en même temps que son amant. Sa poitrine passe par tous les rouges. Édouard martyrise ses tétons mais tout son corps est comme anesthésié par le désir, par l'excitation, et parce qu'elle est très femme et qu'elle enflamme son jeune amant.

Édouard est rentré dans un monde où la violence et le désir se côtoient. Il ne vocifère pas, mais il aurait envie de le faire, cette femme est une sorcière pour lui, comment peut-elle le mettre dans un tel état. Il fait des mouvements frénétiques dans le ventre de son amante. À chaque fois cela exerce une violente pression sur son clitoris qui redevient d'une sensibilité explosive :

- Béatrice j'ai envie de te traiter de tous les noms, de t'insulter tellement j'ai envie de jouir dans toi... dans ton ventre.

Avec une main Béatrice s'insinue dans la raie des fesses d'Édouard et lui caresse à son tour sa rondelle intime.

- C'est trop bon, Béa... rentre ton doigt... rentre ton doigt avant que je jouisse.

L'effet sur Édouard est immédiat, bien avant que Béatrice n'ait eu le temps de faire pénétrer son doigt, tout son corps se contracte et de longs jets chauds de plaisir se répandent dans le ventre de son amante. Au moment où Béatrice les ressent, une deuxième vague de plaisir la submerge, beaucoup plus puissante que la première, à l'image de la violence de celle de son amant. Édouard s'effondre sur le ventre de Béatrice et reste de longs instants sans bouger, en embrassant ses épaules :

- Je viens de vivre un moment de folie, ma belle Béa.
- Moi aussi, mon jeune amant déchaîné.
- J'ai dû te faire mal, tes cuisses et ta poitrine sont toutes rouges, je n'ai pas contrôlé ce que je te faisais.
- Ce n'est rien, je suis tellement heureuse que tu puisses me désirer à ce point.
- Excuse-moi pour les bêtises que je t'ai dites.
- Tu m'as hurlé que tu voulais me fesser et me fouetter avant de m'aimer, et tu paraissais sincère.
- Je ne me suis pas maîtrisé.
- On va aller se coucher mais avant je vais prendre une douchette. Reste ici quelques minutes en m'attendant. Dans la salle de bains, je préfère rester seule. C'est un peu mon jardin secret.
- Alors j'attendrai que tu aies fini.

Édouard est épuisé. C'est la première fois de sa vie qu'il a fait l'amour avec une telle violence. Il faut qu'il retrouve des forces, demain c'est son premier jour à l'usine et son stage doit être un « sans faute ». Béatrice s'approche de la cage d'escalier et lance à Édouard :

- À ton tour, la salle de bains est libre, tu peux monter.
- J'arrive, ma belle Béa, je n'en ai moi aussi que pour quelques minutes.

La douchette relaxante lui fait du bien et il ne lui faut pas longtemps pour se retrouver allongé dans le lit avec Béatrice à son côté :

- Tu fais trop bien l'amour, ma belle Béa.
- Je te retourne le compliment.
- Il va falloir que je me trouve une femme qui ait des fesses aussi enthousiastes que les tiennes, des seins aussi agréables à caresser et une chatte aussi onctueuse pour faire l'amour. Mais il faut absolument qu'elle soit moins déchaînée que toi dans l'action. En deux mots, il faut que je me trouve une belle femme comme toi qui me laisse des forces pour aller travailler.
- Mon petit Édouard, si tu veux dormir tout seul cette nuit, je peux refaire ton lit dans la chambre de ma fille.
- Ce n'est malheureusement pas une solution, car je ne pourrais pas dormir non plus, je ne penserais qu'à ton corps et cette idée me rend fou.
- Tu es un amour de me dire tout cela. Je vais dormir contre toi maintenant. Nous avons bien mérité une bonne nuit de repos.

Comme la nuit précédente, Édouard dort sur le dos, la tête sur un gros coussin, avec Béatrice blottie contre lui la tête sur son épaule. Dans cette position Édouard peut sentir la chaleur du corps de son amante, la douceur de ses seins contre son torse et surtout il peut laisser sa main sur ses fesses, le petit péché mignon dont il aura beaucoup de mal à se défaire.

À six heures très précises le gros réveil matin à répétition lance ses premières sonneries. Le son en est particulièrement désagréable mais il est fait pour cela. Béatrice fait une grosse bise dans le cou d'Édouard et se lève :

- Reste encore un petit peu au lit pendant que je fais ma toilette. Après je préparerai le petit déjeuner.
- Ma belle Béa ça me fait tout drôle de te voir debout sans avoir fait un gros câlin avec toi.
- Sois patient, le soir est vite arrivé.

En moins de vingt minutes, Béatrice est fin prête. Elle libère la salle de bains et descend au premier préparer le petit déjeuner. Édouard toujours à moitié endormi se lève très difficilement mais la douchette un peu fraîche fait rapidement son effet. Il s'habille avec son costume d'été, met sa cravate et descend dans la salle à manger. Béatrice a tout préparé, le petit déjeuner l'attend. En le voyant arriver, Béatrice se met à rire :

- Mon petit Édouard, tu n'as pas ce matin le dynamisme que tu avais hier soir.
- Le matin c'est souvent assez dur pour moi. Si on avait fait un gros câlin, je serais mieux réveillé.
- Je te l'ai dit hier, je suis d'accord si on met le réveil trois quarts d'heure plus tôt. Je dois être à la boulangerie à sept heures sonnantes.
- On en reparlera, il y un compromis à trouver.

Béatrice sert Édouard qu'il ne faut visiblement pas brusquer sous peine de bêtises : le bol ne demande qu'à se renverser et la confiture qu'à aller sur la table. À sept heures Béatrice se lève et dit à Édouard :

- N'oublie pas de fermer l'appartement avant de partir. Ce soir rentre avant sept heures et demie au plus tard pour le dîner. Si tu es en retard ou si tu as le moindre problème, passe-moi un petit coup de fil pour me prévenir.
- Bien sûr, c'est promis.
- Je crois qu'après le dîner, j'aurai envie de me coucher assez tôt... et de ne pas être trop sage avec toi.
- Envie partagée, je te violerais bien une deuxième fois.

Béatrice descend son petit escalier quatre à quatre et Édouard ne tarde pas à en faire de même. Il préfère arriver en avance pour son premier jour de travail.

••• Vers l'usine •••

Pendant le trajet qui mène à l'usine, Édouard remet en place toutes les idées qu'il a dans sa tête. Il repense à tous les conseils qu'on lui a déjà donnés. Le primordial, c'est le travail bien fait. Tatiana, la jeune technicienne avec qui il va travailler semble sérieuse, compétente et, ce qui ne gâche rien, sportive et plutôt bien physiquement. Tout cela doit grandement contribuer à rendre son travail agréable. Mais que va-t-il se passer quand elle sera partie ?

Sabine Sudra, la fille adoptive du patron, la belle brune aux cheveux noirs qui descendent jusqu'à la taille, Édouard en ferait bien une petite amie. Pour l'instant, l'affaire ne semble pas trop mal engagée, les petits cours de maths particuliers qu'il va lui donner demain vont certainement faciliter sa tâche, mais comme le dit le proverbe : « Il ne faut jamais vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué ».

Le seul problème qui n'en est pas réellement un, c'est Mademoiselle Parson qu'Édouard a de plus en plus tendance à surnommer « Miss Prison » dans sa tête. Concrètement il ne va la rencontrer qu'un quart d'heure par jour, ce n'est donc pas un drame.

Les fameuses bobineuses, qui sont-elles ? Une usine où il n'y a que des femmes, pour Édouard c'est une vaste zone inconnue. La solution provisoire : rester neutre et courtois, et ne laisser paraître aucun sentiment autre que la convivialité et la compétence.

En arrivant à l'usine Édouard se dirige directement vers le bureau de Monsieur Dumarez qui l'attend en compagnie d'un homme de son âge :

- Entre, mon jeune ami, je te présente « Monsieur Antoine », le séducteur de nos gestionnaires de production allemandes pendant l'occupation.
- Curieuse présentation, Dimitri, mais avec toi il faut s'attendre à tout.

Monsieur Antoine, de son vrai nom Antonin Acol, et Dimitri Dumarez se regardent avec l'air complice de deux jeunes collégiens venant de faire une bonne blague :

- Et bien, suis-moi, Édouard, je vais te faire visiter l'usine en détail.
- Non, coupe Dimitri Dumarez, ne fait qu'un tour rapide, nous avons énormément de choses à préparer tous ensemble. Tu feras une visite plus complète demain matin.

••• Monsieur Antoine •••

En entrant dans l'atelier Édouard remarque que toutes les femmes sont en long tablier gris et qu'elles semblent ne pas porter grand-chose en dessous, un peu comme à l'hôpital. Monsieur Antoine lui en donne l'explication :

- Les employées se déshabillent dans un vestiaire avant de rentrer dans l'atelier. Elles ne gardent que leurs sous-vêtements sous leur long tablier, quoique certaines, quand elles peuvent se le permettre, enlèvent même leur soutien-gorge. Quand il fait chaud, elles se disent plus à l'aise. Le soir, c'est l'opération inverse, elles prennent une douche puis elles se rhabillent.
- Et dans mon cas ?
- Toi aussi tu travailleras en tablier mais il est blanc. Il y a un petit vestiaire réservé aux hommes dans lequel tu pourras mettre tes affaires. Il est aussi équipé de douches. Tu auras toute la place que tu veux. Nous ne serons que tous les deux à l'utiliser.

Monsieur Antoine se dirige en premier vers un groupe de deux femmes :

- Édouard, je te présente celles que tout le monde appelle les dames en « A ». Leur métier commence par la lettre « A », elles sont Ajusteuses-Assembleuses et elles ont toutes les deux un prénom commençant par la lettre « A » : Agnès et Antoinette. Tu seras souvent en contact avec elles, ce sont des professionnelles hautement qualifiées, elles vérifient tous les montages de précision et les moutons à cinq pattes. Elles sont souvent parmi les dernières à quitter l'atelier.
- Bonjour, Mesdames, je suis content de faire votre connaissance.
- Et nous aussi, charmant jeune homme, lance Antoinette, la plus décontractée des deux, avec un petit sourire coquin aux lèvres qui en dit long. Monsieur Antoine, il faudrait nous amener beaucoup plus souvent de jeunes stagiaires techniciens. Ça rajeunirait sérieusement l'atelier et ça mettrait un peu de piment dans la vie de tous les jours.

Monsieur Antoine ne prête pas attention à ces remarques et poursuit la visite de l'atelier en présentant Édouard plus superficiellement aux autres employées. Ils arrivent au bureau de Sabine Sudra, la fille adoptive de Monsieur Dumarez, qui fait d'entrée une grosse bise à Édouard :

- Bonjour, Édouard, tu prends tes premières marques dans l'usine ?
- Oui, c'est la première fois que je visite un atelier de fabrication pour y travailler.
- Et bien, bonne continuation. Si tu passes devant mon bureau, n'hésite pas à en pousser la porte.
- J'en prends bonne note.
- Ça tient toujours pour demain ?
- Oui, bien sûr.

En passant devant un petit bureau de contrôle, une femme très féminine au visage souriant se lève. Les deux derniers boutons de son grand tablier sont défaits, ce qui laisse deviner qu'elle ne porte pas de soutien-gorge et que sa poitrine est libre de ses mouvements :

- Monsieur Antoine, n'oubliez pas de me présenter en tant que responsable du contrôle à votre jeune et séduisant stagiaire.
- Excusez-moi, Madame Contra, je ne vous croyais pas dans votre bureau. Je vous présente Monsieur Édouard Écorcier qui va travailler avec Mademoiselle Tatiana Turkof, notre technicienne en électricité.

Madame Contra se tourne alors vers Édouard avec des gestes très étudiés. Par un jeu discret d'épaule, elle augmente légèrement l'échancrure de son tablier. Édouard peut alors constater de visu que cette femme a une poitrine pleine de promesses qui n'a rien à envier à celles des autres femmes, même beaucoup plus jeunes. Elle lui fait un large sourire très sensuel, et avec un regard quelque peu conquérant lui dit :

- Enchantée jeune homme, si vous avez besoin de mes services, n'hésitez pas à faire appel à moi, vous pouvez tout me demander, sauf l'impossible, à condition que cela rentre dans mes compétences. Je souhaite de tout cœur que votre stage se passe dans les meilleures conditions possibles.
- Je n'hésiterai pas, Madame Contra.

En s'éloignant du bureau de contrôle, Monsieur Antoine déclare à Édouard :

- Voilà ton premier « ticket ». Cette femme est divorcée et a visiblement l'air de te trouver à son goût. Tiens-toi discrètement sur tes gardes.
- Que vaut-elle sur le plan du travail ?
- Sur ce plan-là, tout est parfait, c'est une femme très sérieuse, tu n'as rien à craindre. Sur l'autre plan, elle a l'air d'avoir particulièrement faim d'un jeune stagiaire comme toi. Je ne te fais pas de dessin.
- Merci de me le signaler.
- D'une manière générale, reste réservé, courtois et bien élevé avec les femmes et souviens-toi qu'entre la sonnerie du matin et celle du soir tu dois rester sage comme une image.
- J'en prends bonne note, Monsieur Antoine.

La visite de l'atelier terminée, Monsieur Antoine montre le bâtiment des douches-vestiaires :

- Les vestiaires sont divisés en deux, en face de toi les femmes, tout au bout les hommes. Le côté femme est beaucoup plus important. Les bobineuses ont un vestiaire public et des douches communes sans cabines. Deux petites pièces comportant vestiaire et douche privée sont attribuées aux cadres. Mademoiselle Parson, chef du personnel et responsable administrative, a la sienne.
- Et Sabine Sudra ?
- Elle pourrait avoir sa douche privée mais elle ne l'a jamais voulu, elle range ses affaires et elle se lave avec les bobineuses.
- Ça ne m'étonne pas du tout. Et les dames en « A » ?
- Nos deux ajusteuses assembleuses ne sont pas cadres, elles n'ont donc pas de douches privées.
- C'est vrai qu'il n'y en a que deux au total.
- Le vestiaire des hommes est tout au bout. Il faut passer par l'extérieur. Il est séparé de celui des femmes par la chaufferie. Je vais te le montrer. Il y a deux vestiaires privatifs, le mien et le tien, et une douche collective qui ne sert que quelques jours par an quand nous avons des jeunes de lycées techniques qui viennent passer une petite semaine.

Monsieur Antoine part chercher une grande blouse blanche de travail et la donne à Édouard avec la clé de son vestiaire.

- Enlève ta veste, ta cravate et ta chemise et enfile cette blouse. Ne mets rien en dessous, tu auras trop chaud.
- Je garde mon pantalon, quand même ?
- Oui bien sûr, les hommes n'ont pas pour habitude de montrer leurs jambes et leurs mollets.

Il ne faut que quelques secondes à Édouard pour se mettre en tenue réglementaire de travail. Monsieur Antoine clôt la visite en lui disant :

- Aujourd'hui nous sommes un peu bousculés. Demain nous aurons plus de temps pour que je te montre l'usine en détail et que je te parle un peu des femmes qui travaillent ici, tu connais déjà ma réputation.
- Oui et merci pour ce premier tour d'horizon.
- Je te laisse ici, va voir notre responsable administrative Mademoiselle Parson et retourne au bureau d'études. La journée risque d'être longue.

••• Le travail commence •••

Monsieur Antoine et Édouard se séparent en se serrant la main. Après cette visite sommaire des lieux, Édouard se dirige vers le bureau de sa « Miss Prison » qui va lui fixer les règles du jeu. Une fois arrivé, Édouard frappe trois petits coups :

- Entrez, crie assez fort Mademoiselle Parson à travers la cloison.
- Bonjour Madame Parson, répondit Édouard.
- Non ! Mademoiselle, Monsieur Écorcier, je ne suis pas mariée.

« Quelle vieille toupie prétentieuse ! » pense immédiatement Édouard dans sa tête.

- Excusez-moi, Mademoiselle Parson.
- Monsieur Écorcier, vous allez travailler sous la responsabilité de Mademoiselle Tatiana Turkof qui vous expliquera en détail votre travail tout à l'heure. Nous aurons grandement besoin de vos connaissances en maths et en électricité théorique. Nous ferons le point tous les jours sur votre travail vers dix heures dans mon bureau. Si vous avez le moindre problème technique, de fabrication ou administratif, il faut m'en parler. N'oubliez jamais que cette usine fait un travail de précision et de qualité. Entre la sonnerie du matin et la dernière sonnerie du soir il n'y a que le travail qui compte.
- C'est tout à fait normal, Mademoiselle Parson.
- J'ai peur que Monsieur Antoine ne vous ait pas donné que de bons conseils.
- Je pense que si. Il m'a conseillé d'être réservé mais courtois et bien élevé avec les femmes de l'atelier, ce qui correspond parfaitement à ma manière d'être.
- Dans ce cas c'est qu'il a beaucoup changé. Courtois et bien élevé, c'est certain, réservé avec les femmes cela me semble être l'inverse de ce qu'il a fait dans la vie. Mais n'en parlons plus.

Édouard a envie de poser ses marques avec cette femme qui, si elle poursuit dans cette voie, ne va pas tarder à lui parler des bienfaits du couvent. Il décide de faire allusion à ses relations avec le patron et à leurs premières discussions à bâtons rompus :

- Monsieur Dumarez, avec qui j'ai dîné dimanche soir, m'a dit que l'on devait beaucoup à Monsieur Antoine qui avait amadoué les gestionnaires de production allemandes pendant l'occupation.
- C'est vrai, mais il y a vingt-deux ans que la guerre est finie. Les Allemands et les Italiens sont maintenant nos premiers partenaires en Europe. À part moi, il n'y a pas beaucoup de femmes à l'usine et dans les environs qui n'aient pas succombé aux propositions de Monsieur Antoine.
- Ce sont les bruits qui courent.
- Et ils courent vite. Je vais peut-être vous choquer en employant des mots un peu crus : il ne faut jamais mélanger les affaires de fesses, aussi belles soient-elles, et le travail.
- C'est à dire avant la dernière sonnerie, répond Édouard en souriant.
- A minima, Monsieur Écorcier, à minima. L'idéal est de tout séparer.
- Vous savez, Mademoiselle Parson, je n'ai que vingt ans. J'ai encore beaucoup à apprendre sur la vie au travail et sur ce qu'il faut faire et ne pas faire.
- Nous allons arrêter là notre discussion, Monsieur Écorcier. Allez rejoindre, Mademoiselle Tatiana Turkof. Un dernier détail avant de partir, en venant me voir le matin, apportez-moi mon courrier qui est chez le gardien. Cela lui fera gagner du temps.
- Je passerai vous voir dès que le courrier sera arrivé mais je vous passerai un petit coup de fil juste avant.
- C'est cela. Alors à demain, Monsieur Écorcier.
- À demain, Mademoiselle Parson.

Édouard est sur le point de quitter le bureau de « Miss Prison » quand il se retourne et rajoute :

- J'ai oublié de vous dire une chose importante qui vous permettra de mieux me connaître.
- Laquelle, Monsieur Écorcier ?
- Le travail, la discipline et la rigueur sont des choses que je connais très bien. Je suis resté pensionnaire pendant huit ans chez les Frères des Écoles Chrétiennes à Montpellier.
- Huit ans ?
- Oui, j'avais un an d'avance et j'ai redoublé ma classe de quatrième parce que j'étais nul en latin, et en plus j'en avais horreur. Être mauvais en latin dans une école chrétienne est un crime de lèse-majesté.
- Je ne vous demandais pas d'explications. Je constatais simplement que vous avez été à dure école pendant huit ans.
- Tout à fait.
- Maintenant que vous en êtes sorti, les choses doivent vous paraître plus simples ?
- Beaucoup plus simples sauf quand on les complique.

Édouard est maintenant certain d'une chose en sortant de chez « Miss Prison », c'est une femme qu'il faut coincer et remettre à sa place en permanence. Il faudrait qu'elle apprenne à sourire et à parler sur un ton moins sec pour que tout aille mieux, beaucoup mieux.

Édouard se dirige à l'autre extrémité de l'usine, au bureau d'études pour rejoindre Tatiana Turkof, la technicienne en électricité responsable de son stage. Il frappe et c'est Dimitri Dumarez qui lui ouvre la porte en grand patron, et l'accueille.

- Re-bonjour, mon jeune ami. Mademoiselle Parson vient de me téléphoner pour me dire que tu venais de quitter son bureau.

« La cafteuse », se met à penser aussitôt Édouard, exactement comme les surveillantes de lycée.
- Re-bonjour Monsieur Dumarez, répond Édouard, bonjour Mademoiselle Turkof.
- Monsieur Écorcier, comme nous avons le même âge, appelez-moi Tatiana et je vous appellerai Édouard, ce sera plus simple pour...
- Mais bien sûr, mes enfants, interrompt Monsieur Dumarez avec le verbe haut, à votre âge vous n'allez pas vous faire des ronds de jambe pour savoir comment vous appeler. Un prénom, c'est fait pour ça. Le monde des adultes devrait en prendre de la graine.

Monsieur Dumarez propose ensuite de se mettre autour de la grande table de travail et de rentrer dans le vif du sujet. La réunion dure beaucoup plus longtemps qu'Édouard ne l'avait prévu. Didier Dufour, l'associé de Monsieur Dumarez puis Monsieur Antoine viennent y participer. À midi, le sujet est loin d'être épuisé. Tatiana fait livrer des sandwiches, une salade de fruits et de l'eau minérale fraîche. Ce n'est que vers cinq heures bien sonnées que la réunion se termine enfin, et encore Monsieur Dumarez garde Édouard seul, en tête-à-tête, une petite demi-heure de plus. Le travail à faire est considérable. Ce n'est pas le stage de tout repos auquel Édouard s'attendait. Mais il n'en sera que plus intéressant.

••• La première douche •••

Après avoir salué Monsieur Dumarez, Édouard se dirige vers les vestiaires. Une bonne douche, bien puissante, va le remettre en forme. Sur le trajet il est abordé par Madame Contra, la responsable du contrôle que Monsieur Antoine lui avait présentée ce matin :

- Alors jeune homme, nos Directeurs vous ont gardé bien longtemps pour une première journée de stage. Vous devriez sortir vers cinq heures et il est déjà six heures moins vingt.
- Oui, ils m'ont expliqué tout ce que je vais devoir faire.
- Vous allez prendre votre douche ?
- Oui, et ça va me faire du bien. J'ai besoin de me détendre.
- Jeune homme, est-ce que vous seriez content si je vous proposais de vous masser et de vous laver délicatement le dos... pour vous détendre bien entendu.

Édouard ne s'attendait pas à une attaque aussi rapide, mais somme toute originale. S'il refuse, il va passer pour un grand timide ou un goujat. S'il accepte tout de suite il n'en maîtrisera peut-être pas toutes les conséquences. De plus, Béatrice l'attend dans deux heures au plus tard ce qui lui laisse à peine plus d'une heure et demie :

- Madame Contra c'est très gentil de votre part de me faire une telle proposition.
- Je vous ai dit ce matin que ça me ferait plaisir de vous rendre service pour que votre stage soit le plus agréable possible. Un massage relaxant après une dure journée de travail en fait partie.
- Avant d'accepter, j'ai quelques questions à vous poser.
- Des questions... et sur quoi ?
- Je souhaite que ce « massage » éventuel reste totalement confidentiel entre nous.
- Il le restera.
- J'ai votre parole ?
- Vous l'avez, mais vous n'aviez pas besoin de l'avoir. Imaginez ce que penserait ma grande fille si elle savait que sa mère propose un massage relaxant à un charmant garçon qui pourrait être son jeune frère.

Édouard n'avait pas pensé à cet argument. Cette femme a beaucoup plus à perdre que lui si ce petit massage venait à être dévoilé :

- Madame Contra, vous venez de marquer un premier point. Votre argument est en béton. J'ai quand même une deuxième et dernière question à vous soumettre.
- Je vous écoute.
- Imaginons que ce « massage » ait des conséquences difficilement maîtrisables sur une partie typiquement masculine de mon individu.

Madame Contra regarde Édouard avec un sourire quelque peu coquin et lui répond du tac au tac :

- Ne vous inquiétez pas, je sais aussi agir par massage... « soulageant » sur cette partie délicatement masculine.

Édouard est aux anges et ne peut s'empêcher de rire pour lui déclarer sur un ton qui se voudrait solennel :

- Dans ce cas, Madame Contra, votre jeune Édouard accepte avec plaisir votre proposition.

Et c'est en toute décontraction qu'elle lui répond :

- Dans ce cas, Édouard... vous permettez que je vous appelle Édouard ?
- Oui, bien sûr, comme vous le feriez avec un ami de votre fille.
- Et bien dans ce cas, je vais chercher mes affaires et je vous retrouve dans cinq minutes à la petite porte de derrière de votre vestiaire.
- Je ne la connais pas.
- Elle se trouve juste en face de la porte principale et ne s'ouvre que de l'intérieur. Elle permet de rentrer discrètement chez vous sans être vu par les femmes. Elle donne sur le parking des fournisseurs. C'est une des nombreuses astuces de notre Monsieur Antoine régional.
- Un sacré coquin.
- Peut-être, mais surtout un homme charmant et très prévenant avec les femmes.
- Alors à tout de suite.

Édouard se dirige vers son vestiaire. Arrivé sur place il découvre effectivement la petite porte en question. Il l'ouvre et peut constater de visu qu'en dehors des périodes de livraison la visite d'une bobineuse peut se faire en toute discrétion. Madame Contra n'est plus bien loin. Elle est toujours vêtue de sa grande blouse grise de travail et de ses chaussures de sécurité. Arrivé sur le pas de la porte elle demande à Édouard :

- Édouard, vous m'invitez à entrer ?
- Oui, vous semblez mieux connaître les lieux que moi.
- C'est un peu normal j'ai vingt-cinq ans de maison et vous venez d'arriver.

Sans aucune hésitation, Madame Contra se dirige vers le vestiaire particulier d'Édouard. Comme il n'y en a que deux, c'est forcément celui que n'utilise pas Monsieur Antoine :

- Édouard, vous avez la clé de votre vestiaire ?
- Oui, Monsieur Antoine me l'a donnée ce matin.
- Vous avez des serviettes ?
- Je ne sais pas.
- Il faut les prendre dans l'armoire de l'entrée. Je vais vous en chercher. Les femmes ont droit à une grande serviette par semaine, mais vous, comme vous êtes cadre, ce doit être une par jour.

Édouard ouvre son vestiaire dans lequel il a déposé ses vêtements en vitesse ce matin. Il est tout en longueur. Dans la première partie, une grande armoire en bois blanc, une grande table en bois délavé massif, une chaise et un tabouret métalliques. Dans la deuxième partie, séparée par une cloison, un bac à douche entièrement maçonné qui semble démesuré. On doit y tenir facilement à trois ou à quatre. Au-dessus une énorme pomme de douche, celle qui permet d'avoir des cascades d'eau sur le corps. À côté, une petite douchette complémentaire pour se rincer partout et plus en douceur.

- Édouard, savez-vous à quoi sert cette belle table en bois qui est à l'entrée ?
- Je n'en ai aucune idée.
- Elle sert à masser et à faire d'autres choses très agréables avec un beau jeune homme comme vous.

Édouard apprécie tout particulièrement cette femme qui décrit tout à demi-mot sans jamais prononcer les mots fatidiques : amour ou aimer. Édouard enlève sa blouse et l'accroche à un porte-manteau. Il s'assied ensuite sur la chaise en fer et fixe Madame Contra dans les yeux :

- Si j'ai bien compris ton regard, mon bel Édouard, tu aimerais que j'enlève ma blouse.

Édouard marque un petit geste de recul, presque imperceptible, mais que Madame Contra repère instantanément :

- Ne t'inquiète pas, Édouard, dès demain dans l'atelier tu redeviendras Monsieur Écorcier et je te dirai « vous ». Mon problème c'est que je ne sais pas vouvoyer dans l'intimité.
- D'une part, je ne suis pas inquiet, et d'autre part vous pourrez continuer à m'appeler Édouard si vous le voulez. Je ne suis pas un faux-cul et cela me fera plaisir. Par contre, ce serait vraiment sympa de me dire « vous » en public. Pas pour vous, pour les autres, parce que je ne suis pas là pour casser les habitudes et les traditions. En privé vous avez quartier libre.
- Édouard, j'ai un prénom : Claire. Tu as aussi quartier libre pour l'utiliser en privé.

Édouard fixe à nouveau Claire Contra dans les yeux et lui dit :

- Claire, vous aviez bien compris mon regard. Votre blouse semble désormais superflue.

Claire défait lentement les boutons de sa blouse en commençant par le haut. Comme le pensait Édouard ce matin, elle ne porte pas de soutien-gorge. Petit à petit sa poitrine se devine puis se découvre. Le dernier bouton défait, Claire retire avec beaucoup de sensualité sa blouse. La beauté de ses seins surprend Édouard qui pousse un « oh » plus qu'admiratif. Elle se rapproche d'Édouard, se penche vers lui et lui dit à voix basse, comme pour accentuer leur intimité naissante :

- C'est vrai que si je suis une femme ni belle, ni moche, les hommes trouvent généralement que j'ai une poitrine magnifique.
- Qui ne demande qu'à être caressée et embrassée.

Claire se recule et enlève la dernière pièce de vêtement qui lui reste : une magnifique petite culotte en dentelle bleue nuit. Édouard se lève, prend Claire désormais toute nue dans ses bras et lui déclare :

- Je ne sais pas si des hommes vous trouvent ni belle, ni moche. Je vous répondrais que je m'en fiche royalement. Moi, du haut de mes vingt ans, je découvre en face de moi une femme très belle, très sensuelle avec des seins resplendissants, des seins de conte de fées.

Claire regarde Édouard dans les yeux, visiblement elle ne s'attendait ni à ce compliment, ni à la tournure que prend la situation. Deux petites larmes, qu'elle sèche immédiatement, coulent le long de ses joues :

- Je suis très sensible aux compliments, Édouard, peut-être trop. Que veux-tu que réponde une femme comme moi, que tu trouves très belle avec des seins de conte de fées ?
- Merci, tout simplement.
- Alors merci, mon bel Édouard.

Édouard reprend Claire dans ses bras. Il sent la fermeté de ses seins sur son torse. Il commence par l'embrasser dans le cou, puis avec sa main part goulûment à l'exploration de toutes les parties accessibles de son corps :

- Votre peau est exquise et votre corps ne demande qu'à être cajolé.
- Embrasse-moi, Édouard.
- Non, c'est trop tôt, j'ai des petits détails à régler auparavant.
- Des détails à régler avec moi ?
- Oui, Claire, soyez patiente et laissez vous faire.

Édouard qui est torse nu et donc en partie habillé fait une grosse bise sur la main de Claire et se débarrasse de ses derniers vêtements. Claire ne perd pas une miette du spectacle. Il lui demande de se mettre à côté de lui, de rester debout et de mettre un pied sur la chaise. Pendant quelques instants il profite du spectacle puis, en prenant son temps, il se met à genoux devant elle et lui dit :

- Je veux sentir vos mains sur ma tête pendant que je m'occupe de vos parties délicieusement féminines.

La respiration de claire se fait déjà un peu plus forte. Édouard caresse délicatement avec ses mains le bas du dos, les fesses et les cuisses de la femme qu'il est en train de conquérir. Avec sa bouche il part du bas de son ventre pour descendre lentement, très lentement, vers des parties beaucoup plus tendres où la peau est si douce et si soyeuse : l'intérieur intime de ses cuisses. Il donne en passant quelques petits coups de langue sur le clitoris de Claire puis très doucement commence à faire la connaissance, avec sa langue, de l'entrée de sa grotte d'amour.

Claire prend la tête d'Édouard dans ses mains. Elle caresse ses joues, ses cheveux et sa nuque.

- Édouard, c'est un régal, tu embrasses la zone la plus émotive de mon corps. Caresse mes seins en même temps, ils sont si sensibles.

Au fur et à mesure de la montée de l'excitation de Claire, Édouard caresse sa poitrine, ses fesses et ses cuisses avec de plus en plus de vigueur. Claire se met à râler. Édouard se relève et lui demande :

- Embrasse-moi maintenant.

Pendant qu'ils s'embrassent, Édouard masse du bout des doigts le clitoris de Claire, très délicatement au début, puis en insistant de plus en plus au fur et à mesure. Quelques petites incursions de ses doigts dans la grotte d'amour de Claire permettent de mesurer l'étendue du désir.

- Ta chatte devient une vraie fontaine.
- Tu es sur le point de me faire jouir, mon chéri.
- Laisse ta tête sur mon épaule.

L'extrémité des seins de Claire devient de plus en plus réactive et de plus en plus dure. Sa tête part en arrière puis se reblottit dans le cou d'Édouard. Édouard apprécie le corps de cette femme qui se contracte, le bas de son ventre qui durcit et la chair de poule qui apparaît sur ses fesses quand il les effleure avec ses doigts :

- Claire, j'adore quand une femme est sur le point de ne plus résister.
- Embrasse-moi très fort pendant que je jouis, Édouard chéri.

La langue de Claire part langoureusement à la rencontre de la langue d'Édouard. Elle voulait donner du plaisir à un jeune stagiaire et c'est elle qui en reçoit au-delà de ce qu'elle imaginait. Une fois son corps plus détendu, elle repose sa jambe par terre, Édouard s'assied sur la chaise et la fait asseoir sur ses genoux, comme pour inverser les rôles. Claire passe ses deux bras autour du cou d'Édouard, il la regarde droit dans les yeux et lui dit avec un sourire narquois mais plein de fraîcheur :

- Un à zéro !
- Que veux-tu dire ? demande Claire d'un air très étonné.
- Une jouissance à zéro.

Claire, un peu gênée, recule un peu sa tête avant de lui répondre :

- C'est de ta faute, tu m'as demandé de me laisser faire.
- Et j'avais raison. Maintenant vous allez être obligée d'y mettre le paquet pour rattraper le terrain perdu et cela devrait être des plus agréables pour moi.
- Je ne me fais aucun souci, Édouard, car j'ai tout mon temps pour te cajoler.
- Pas moi, hélas. Je n'ai toujours pas essayé la douche et comme tu peux le constater la partie masculine de mon individu devient de plus en plus impatiente.

Édouard se penche sur Claire pour embrasser le bout de ses seins et les mordiller délicatement du bout de ses dents avant de lui dire :

- Avoir une femme très féminine qui jouit dans mes bras, c'est pour moi le plaisir le plus fabuleux. Plus une femme jouit fort, plus ses parties intimes sont onctueuses et plus je suis heureux.
- Tu es comme Monsieur Antoine qui voulait toujours que sa partenaire jouisse en premier, il suivait toujours quelques secondes après. La pire des vexations qu'on pouvait lui faire était d'avoir une panne de jouissance parce que c'est lui qui se remettait en cause.
- C'est un homme qui avait du savoir-vivre.

Édouard fait un dernier gros baiser dans le cou de Claire et l'invite à se lever :

- Je vais vous proposer quelque chose de tout à fait innovant que je n'ai encore jamais fait.
- J'attends ta proposition.
- Nous allons mettre la chaise en fer sous la douche et nous pourrons faire l'amour assis et face à face pendant qu'un déluge d'eau chaude qui nous coulera dessus.
- Tiens, c'est une idée originale. Ça te ferait plaisir, Édouard, que je te dise que je n'ai jamais aimé un homme en étant à la fois assise sur une chaise et sous une douche ?
- Bien sûr et en plus, je vous dirais : ça s'arrose.

Claire se met à rire franchement et, dans les premières secondes, a du mal à retrouver son souffle :

- Avec un déluge d'eau, mon bel Édouard ?

Édouard apprécie beaucoup cette situation où l'on passe en quelques secondes d'un érotisme plus que chaud à une plaisanterie d'étudiant. Il poursuit sur un ton plus sérieux :

- Mais pas uniquement. Demain à midi nous pourrons déjeuner tous les deux à la cantine avec vos autres collègues.
- Avec plaisir, nous sommes un groupe d'une dizaine de femmes.
- Alors vu le nombre, j'achèterai deux bouteilles de rosé et quand nous trinquerons tous les deux vous pourrez discrètement penser au plaisir que nous allons partager maintenant.

En entendant cette phrase, Claire redevient extrêmement sérieuse :

- Édouard j'aime ce que tu viens de dire.
- Trinquer avec un bon rosé ?
- Non ! Me dire qu'on va partager du plaisir. C'est rare d'entendre un homme employer le mot partage.

Édouard installe la chaise sous la douche, s'assied et ouvre le robinet d'eau :

- Venez sur moi, Claire, je suis super impatient de sentir tout votre corps.

Claire s'approche d'Édouard et regarde l'eau qui coule à seaux. Elle n'a pas pris de bonnet pour protéger ses cheveux, mais tant pis :

- J'aime être pénétrée, Édouard, laisse-moi faire... Je vais t'offrir tout mon corps, c'est moi qui vais t'aimer... Caresse-moi pendant que je m'occupe de toi.

L'excitation rend le regard de Claire un peu triste. Elle prend la tête de son amant dans ses mains, l'embrasse et met tout son corps en action pour faire monter lentement le plaisir d'Édouard dont visiblement l'esprit prend son envol petit à petit. Claire fait très sensuellement un petit massage du torse d'Édouard avec ses seins dont les extrémités sont à la fois dures et sensuelles. Le bas de son ventre frotte le bas du ventre d'Édouard. L'entrée de sa chatte se contracte doucement, aspirant inexorablement en elle le sexe d'Édouard avant de le relâcher. L'eau chaude qui coule avec abondance multiplie les sensations. Avec ses mains Édouard caresse amplement les cuisses, les fesses et le creux des reins de cette femme dont il prend possession du corps. Il rentre dans une sorte de torpeur, le temps semble presque s'arrêter. Il revient à lui quand le corps de son amante est pris de petits tremblements, que ses cuisses deviennent presque dures et qu'elle lui dit à l'oreille avec une petite voix timide, presque coupable :

- Édouard chéri, rejoins-moi, je ne pourrais pas tenir encore bien longtemps.

Édouard serre alors Claire très fort dans ses bras et fait pénétrer avec force son sexe au plus profond de son ventre pour y délivrer ses grands jets de plaisir. Claire sent cette liqueur la remplir, elle est en train de faire jouir son jeune amant. Elle ne voudrait pas que ce plaisir déclenche immédiatement le sien, elle veut voir le corps d'Édouard vibrer, elle veut l'entendre souffler, râler, hurler son plaisir, elle veut le voir jouir jusqu'au bout, jusqu'au moment où il va s'effondrer sur son épaule, en l'embrassant une dernière fois dans le cou, en lui pinçant une dernière fois ses cuisses. Claire ne parvient pas à attendre le dernier soubresaut d'Édouard, elle explose littéralement sur lui. Les litres d'eau chaude qui tombent sur elle stimulent son orgasme en force et en durée. Elle se jette sur la bouche d'Édouard comme pour prolonger ce moment si intense mais si court. Elle voudrait que ces corps qui partagent leurs sensations les plus intimes ne se séparent jamais. Mais petit à petit tout le monde reprend ses esprits et arrive le temps des compliments et des remerciements :

- Édouard chéri, merci pour ce que je viens de vivre, j'aime tellement sentir les vibrations de ton corps quand tu jouis.
- Je vous retourne le compliment...
- ...
- ... Je pense, Claire, qu'il est temps qu'on utilise cette douche pour ce qu'elle est, c'est-à-dire pour se laver.
- Édouard, avant qu'on prenne vraiment notre douche ensemble, sors une petite minute, j'ai besoin d'être seule quelques instants.
- Bien sûr, Claire, et à tout de suite.

Quelques instants plus tard, Claire rappelle Édouard sous la douche déluge :

- Rentre maintenant, je vais te rendre tout propre, comme si tu étais mon bébé.

Claire coupe l'eau de la douche, s'empare de savon et frotte avec ses mains tout le corps d'Édouard qui a retrouvé toute sa forme et lui pose beaucoup de questions :

- Claire, je vous connais très peu, parlez-moi donc un peu de vous.
- Je travaille dans la société des Dumarez depuis vingt-cinq ans, je suis responsable du contrôle depuis dix ans, je suis restée mariée dix-huit ans, j'ai une grande fille de vingt-deux ans qui vit avec moi et je suis divorcée depuis cinq ans.
- Et vous n'avez plus d'homme dans votre vie ?
- Comme beaucoup de femmes divorcées, j'ai un amant à temps partiel. Mais avec l'habitude il a un peu perdu les petites attentions et les petites originalités dont tu viens de faire preuve avec moi. Si avec toi tout à l'heure j'avais un plaisir d'avance, avec lui j'ai souvent un ou deux plaisirs de retard. Il est alors obligé de terminer son travail... à la main.

Édouard aimerait en savoir un peu plus, par curiosité, sur Monsieur Antoine le très grand « dragueur » de jupons :

- Et Monsieur Antoine, vous le connaissez depuis longtemps ?
- Une semaine après mon accouchement, j'ai découvert que mon mari avait une maîtresse. À partir de ce jour, je n'ai eu aucun scrupule à accepter les propositions de Monsieur Antoine. J'ai donc été l'une de ses innombrables maîtresses pendant plus de vingt ans, jusqu'à son incident de santé de l'année dernière.
- Innombrables ?
- Oui, cet homme très prévenant a connu certainement plus de mille femmes dans sa vie. Pour la bagatelle, c'était une force de la nature, comme Victor Hugo. À quelques exceptions près, il faisait une proposition à toutes les femmes qu'il rencontrait, or il ne travaillait qu'avec des femmes. Pendant l'occupation, en sus des françaises de la région, toutes les femmes allemandes des environs y sont passées.
- Impressionnant !
- Tu craignais tout à l'heure que je dévoile notre aventure, mais désormais c'est moi qui te demande une certaine discrétion. Avec toi je suis une grande bavarde, tu en connais désormais beaucoup sur moi.
- C'est à mon tour de vous dire : ne vous inquiétez pas, je serai muet comme une tombe.

La douche terminée Édouard et Claire se rhabillent dans une ambiance de bonne humeur :

- Claire, je vous remercie de m'avoir abordé tout à l'heure, ça nous a permis de prendre une douche particulièrement agréable ensemble.
- Édouard, j'ai envie d'en faire mille fois plus avec toi. Mon problème c'est que ma fille vit avec moi, et que tu ne peux pas venir chez moi.
- Et sans indiscrétion, comment faites-vous avec votre amant ?
- C'est moi qui vais chez lui et il me raccompagne le soir. Je ne passe jamais une nuit complète avec lui. Pour ma fille, une bonne mère doit être asexuée, elle n'a donc pas droit au plaisir.
- Sauf quand votre fille sort. Mais c'est vrai qu'il est temps que cette fausse morale change.
- À mon avis, ce n'est pas demain la veille.

Édouard se prend quelques secondes de réflexion et fait une proposition à Claire :

- La campagne ou la forêt à pied, après le travail, s'il fait beau et dans un endroit discret, ça vous tente ?
- Pourquoi pas et si tu sais me prendre avec courtoisie, gentillesse et beaucoup de douceur, il n'y aura pas d'interdit en amour avec moi.
- C'est très sympa de me dire ça, je vous inviterai volontiers au restaurant après, mais il faut que vous ayez une voiture.
- J'en ai une, mais je dois t'avouer que je ne suis jamais sortie au restaurant avec un garçon aussi jeune que toi.
- Aucune importance, « la valeur n'attend pas le nombre des années », je me ferai passer pour votre cousin ou un ami de votre fille. Je me tiendrai correctement, sans aucune ambiguïté.
- Ça me rassure.
- Jeudi prochain s'il fait beau, ça vous irait ? On disposerait au moins de trois bonnes heures pour se faire un petit câlin, c'est en ce moment que les jours sont les plus longs.
- C'est d'accord. Je mettrai une couverture ou deux dans la voiture.
- Après on choisira un petit resto touristique sur l'Ardèche, pas trop près d'ici, ça nous permettra de passer totalement inaperçu.

Édouard referme son vestiaire à clés et se dirige avec Claire vers la sortie :

- À demain à l'atelier, Madame Contra, pour mettre au point les contrôles.
- Monsieur Édouard Écorcier, je fais toujours mon travail de contrôle avec beaucoup de sérieux, je suis une femme de confiance et le travail a toujours été à la base de ma vie. N'hésitez surtout pas à faire appel à mon expérience.

••• La journée se termine •••

Après être repassés au « vous », Claire et Édouard s'embrassent langoureusement une dernière fois avant de se séparer. Claire repasse par la porte de derrière pour ne pas être vue en compagnie d'Édouard et pour rester discrète. Édouard s'arrête chez le gardien pour téléphoner à Béatrice et la prévenir d'un retard de dix minutes environ. Le trajet à pied lui permet comme à son habitude de remettre ses idées en place et de reprendre des forces.

Une demi-heure plus tard, il arrive chez Béatrice qui l'accueille dans sa belle robe de chambre chinoise en soie. Édouard lui dit bonsoir en la prenant dans ses bras et l'embrasse avec beaucoup de fougue. Il s'installe ensuite dans le gros fauteuil et Béatrice vient le rejoindre en s'asseyant sur ses genoux. Avec son visage toujours aussi souriant, elle lui dit :

- Mon petit Édouard, tu es propre comme un sou neuf.
- Oui, avant de quitter l'usine j'ai pris une douche déluge. C'est impressionnant la sensation de bien-être qu'on éprouve avec la quantité d'eau chaude qui te tombe sur le dos.

Édouard déboutonne la robe de chambre de Béatrice. Elle ne porte aucun sous-vêtement. Ses seins sont toujours aussi resplendissants et sa peau toujours aussi douce et aussi chaude :

- Pendant que nous prenons l'apéritif, ma belle Béa, je vais te raconter ma dure journée à l'usine... et j'en profiterai pour caresser discrètement tes cuisses et peut-être d'autres choses.
- Tu n'es pas trop fatigué ?
- Comme après plus de douze heures d'absence. Mais ne t'inquiète pas, avec la douche revigorante que j'ai prise tout à l'heure, je te prouverai après le repas que tu es toujours ma belle et séduisante Béa.

À suivre ...

••• A propos de ce texte •••

- Monsieur Antoine a existé avec un autre nom dans des lieux différents. Je l'ai connu dans ma jeunesse, il avait dépassé les 2 000 maîtresses à l'âge de 64 ans (1 par semaine). Moins fort que le roi de Hué (Vietnam) qui a eu plus de 3 000 enfants.

- Clin d'œil sur l'usage des « noms », « prénoms », « tu » et « vous » en 1967 : Dans un cadre scolaire les jeunes d'un même sexe se tutoient et s'appellent par le nom (les jeunes de sexes différents ne sont pas dans un même cadre scolaire). Deux jeunes amis du même sexe s'appellent par leur prénom et se tutoient. Un garçon et une fille s'appellent par le prénom, ils se vouvoient d'une manière générale sauf s'ils sont amis, intimes ou appartenant à une même association ou groupement. Les adultes avec une certaine intimité tutoient les jeunes qui en contrepartie les vouvoient et les appellent le plus souvent Monsieur suivi de leur nom. Le monde enseignant vouvoie les enfants dès l'école primaire (mais pas à la maternelle). Quand il y a simultanément une grande différence d'âge et une grande différence culturelle, un adulte peut tutoyer un jeune qu'il connaît peu en complétant son prénom ou en lui donnant un surnom (mon jeune Édouard, mon jeune ami,...). Pour les adultes entre eux tous les cas sont envisageables, il n'y a pas de règles générales, le niveau culturel joue un rôle fondamental. Dans les syndicats, les partis politiques et certaines associations, le tutoiement est généralisé. En règle générale il est de bon ton de connaître les usages locaux pour s'adresser à quelqu'un.

Cerise sur le gâteau, dans les relations hommes femmes, deux personnes peuvent se tutoyer dans l'intimité et se vouvoyer en public, ou l'un des deux vouvoyer l'autre, alors que l'autre le tutoie.

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