2.10.07

La dirigeante


Épisode n°2 : Un stratagème pour une nuit


◦◦◦ 23:30 ◦◦◦

Christa et Philippe, dans le plus simple appareil, sont toujours sur le lit double de leur chambre d'hôtel à Saint Germain des Près. Christa est allongée sur le dos tandis que Philippe, assoupi contre elle depuis plus d'une demi-heure, lui emprisonne tendrement un sein avec la main. Christa profite de ce moment de quiétude pour faire le point avec elle-même et analyser la succession, pour le moins originale, des évènements de cette longue journée.

◦◦◦ 00:00 ◦◦◦

Tout d'un coup, Christa réalise que Philippe ne lui a toujours rien dit de ce qu'il comptait faire pour organiser leur dernier rendez-vous. Elle est inquiète. Elle ne se voit vraiment pas quitter son hôtel toute seule vers dix heures du soir, et encore moins le faire avec Philippe. Trop de personnes de son entourage direct ont intérêt à faire circuler sur elle les rumeurs les plus fantaisistes. Christa en oublie son nouvel amant qui dort paisiblement contre elle. Elle remue et se tourne assez vivement sur le coté. Philippe se réveille. Elle en profite pour lui demander tout de go :

- Dis donc, beau bébé, après ce petit somme, dis-moi ce que tu comptes faire pour demain soir.

Philippe regarde Christa avec un regard perdu et vaporeux. Son réveil est difficile, il s'étire bruyamment, puis se frotte les yeux. Ce n'est que plusieurs minutes plus tard, le temps de retrouver au moins partiellement ses esprits, qu'il répond à Christa par une question :

- Pas tout de suite... tu m'as fait une promesse, je crois ?
- Quelle promesse ?
- La promesse d'être très gentille avec moi.

Christa ne pensait plus à cette promesse en l'air, et lui répond de manière étonnée :

- Tu veux refaire l'amour tout de suite ?
- Non !

Philippe se lève puis remplit le verre de Christa et le sien avec ce qui reste de « retsina », le vin grec résiné aux vertus décontractantes. Il tend son verre à Christa avec le sourire très satisfait du garnement qui s'apprête à faire une blague et n'arrive pas à garder son sérieux. Après plusieurs secondes de ce petit jeu, Philippe déclare avec beaucoup d'aplomb :

- Je veux que tu te caresses devant moi.
- Mais c'est très... très...
- Tu veux dire très pervers ?
- Non ! J'allais dire très... très indiscret.

Philippe s'assoit sur le bord du lit et continue sur sa lancée :

- Allonge-toi sur le dos. Moi je vais rester assis sur le bord du lit... C'est super excitant de regarder une femme qui se donne un petit plaisir.
- Je... je ne l'ai jamais fait.
- Tu ne t'es jamais donné de petits plaisirs ?
- ...
- Surtout, ne te crois pas obligée de me répondre.
- Si, mais jamais devant un homme.
- Quand tu fais l'amour, tu ne titilles jamais ton petit bouton ?
- Si, mais c'est complètement différent...

Philippe fait un très large sourire à Christa et lui répond sur un ton très ironique :

- Oui, si c'est toi qui le dis.

Christa se montre très confuse et chuchote :

- Si je le fais... il faut que ça reste entre nous...
- Je te le jure sur ta tête que je n'en écrirai pas un article à scandale pour ta revue syndicale ou une revue « people ».

Christa se retrouve maintenant le dos au mur, par une demande qui n'est au plus qu'un jeu très « coquin ». Et pourtant, par manque de maîtrise de la situation, elle ne semble y acquiescer que du bout des lèvres :

- Ce serait vraiment pour te faire plaisir... et parce que je t'ai promis d'être gentille... mais ça me gène beaucoup.

Et elle rajoute aussitôt :

- Je préférerais refaire l'amour gentiment en venant sur toi, comme on vient de le faire.

Philippe se contente pour toute réponse d'un sourire malicieux, ce qui augmente le désarroi apparent de Christa :

- Philippe, avec toi, je continue à faire n'importe quoi.
- Eh bien si tu fais n'importe quoi, vas-y, n'aie pas peur, ne joue pas les grandes timides... met-toi juste sur le dos, replie tes jambes... et au boulot.
- Tu sais que tu deviens franchement obscène.
- Christa, pour une chef d'entreprise majeure et vaccinée, je te trouve gonflée de jouer les jeunes vierges effarouchées.
- Mais Philippe, est-ce que tu te rends compte réellement de ce que tu me demandes de faire ?
- A priori, je pense que oui !
- En fait, tu me demandes de...

Christa semble de plus en plus gênée par la réponse à faire. De longues secondes de silence s'écoulent avant que Philippe ne poursuive sur un ton de plus en plus narquois :

- Surtout n'hésite pas à terminer ta phrase. Nous ne sommes que deux, ici. Il n'y a aucun témoin.

Christa reprend son souffle et sort d'une seule traite :

- Philippe, arrête de te foutre de moi. Tu me demandes de me « branler » devant toi... et tu n'es pas gêné ?

Philippe, à la limite de l'éclat de rire, lui répond :

- Ah, non... pas le moins du monde... je veux tout simplement admirer ton doigté à te donner du plaisir.

Passé un court temps de flottement, Christa reprend la situation en main. Elle regarde Philippe droit dans les yeux et lui déclare avec assurance :

- Seulement si on ne garde qu'une petite lumière !
- Christa : tes désirs sont des ordres.

Christa ne se met pas sur le dos. Elle se retourne lentement sur le coté avec beaucoup de sensualité, replie ses jambes et s'empare d'un coussin qu'elle plie en deux et glisse entre ses genoux. Ses deux cuisses ne sont plus en contact. L'accès à son intimité est désormais des plus faciles, quel que soit le coté et quelle que soit la main. Cette position des plus indécentes met Philippe dans un état second.

Avec sa main gauche Christa commence par caresser fermement ses seins, puis ses reins, et enfin ses cuisses et ses fesses. Avec sa main droite, d'un geste très décidé, elle se dirige lentement, très lentement, mais directement, vers le bas de son ventre.

Durant tous ces préparatifs, Christa fixe toujours Philippe droit dans les yeux. Son regard est volontaire, à l'image exacte de ce qu'il était lors de leur première rencontre au restaurant de la porte Maillot. Une manière élégante et ferme de faire comprendre à son jeune complice « obscène », qu'elle n'est pas le genre de femme à se « dégonfler » devant ce genre de défi.

Après avoir longuement et tendrement caressé le bas de son ventre en insistant plus profondément dans la région de ses ovaires, la main de Christa arrive en conquérante à proximité de son clitoris qui semble attendre cette rencontre avec beaucoup d'impatience. Christa commence par l'effleurer avec retenue, mais il est déjà bien trop sensible. Ce simple contact déclenche une série de petits tremblements dans le bas de son ventre, ses cuisses et ses mollets. Christa est trahie par son corps qui n'arrive pas à garder un calme apparent. Elle aurait préféré lui offrir plus de temps dans sa montée vers le plaisir.

Pour notre chef d'entreprise munichoise, la maîtrise de ces évènements charnels et émotionnels s'avère beaucoup plus problématique que la maîtrise de la plus complexe des négociations d'affaires.

Philippe apprécie terriblement cette situation. Christa, dans un certain sens un peu moins. Sa respiration change vite de rythme et n'a plus cette lenteur posée et décontractée qu'elle avait au départ. Mais, son point le plus faible, c'est incontestablement son regard. Un regard qui livre trop ses sentiments, un regard qui vient de perdre bien rapidement l'arrogance qu'il avait encore quelques minutes plus tôt.

Philippe est aux anges.

Christa ferme les yeux. Son visage est très expressif, c'est le visage d'une femme qui veut offrir tout son cheminement vers le plaisir à son jeune amant.

Les doigts de Christa descendent maintenant au contact de sa grotte d'amour. Ils en caressent les abords et l'entrée avec une infinie douceur. Leurs mouvements sont lents, presque hésitants, comme s'ils avaient peur de provoquer à nouveau des réactions trop rapides et trop brutales sur ce corps non maîtrisé. Un moment plus tard, la respiration de Christa redevient plus paisible.

Soudain, sans crier gare, Christa fait entrer sa main gauche dans l'action en passant par derrière. Elle pénètre avec trois doigts sa partie la plus intime, très profondément, comme pour en explorer l'intérieur. Sa main droite peut reprendre possession de son bouton d'amour qu'elle semble avoir abandonné avec regret quelques instants plus tôt.

Christa rouvre les yeux et regarde Philippe avec un regard de plus en plus fuyant. Elle est maintenant ailleurs, dans un autre monde, entièrement concentrée sur les sensations qu'elle veut déchaîner et offrir à son jeune complice. Philippe veut quand même participer à cet évènement. Avec sa main, il caresse le bras et l'épaule de Christa, puis descend lentement le long du dos jusqu'à effleurer la raie de ses fesses, sans toucher à son entrée interdite. Christa semble le regretter. Sa respiration se fait de plus en plus saccadée. Ses gémissements, très faibles au début, s'expriment de plus en plus forts, avec de moins en moins de retenue.

Philippe fait semblant de calmer le jeu en caressant plus fermement ses fesses et ses cuisses, mais rien n'y fait. Christa n'entend plus rien. Son ventre, ses cuisses, ses fesses et tout son corps ne sont plus qu'une série ininterrompue de contractions, de tremblements et de spasmes. Soudain, assez brutalement, elle prend une grande respiration et pousse un long râle irrégulier qu'elle a du mal à étouffer.

C'est alors que soudainement elle attrape le coussin qui est entre ses genoux, le fait glisser sous sa tête, puis se retourne sur le ventre. Elle écarte ses cuisses, soulève le bas de son ventre et réattaque violement son sexe par-derrière, mais avec sa main droite cette fois. Tous les muscles de son corps sont en action. Christa donne l'impression de faire violement l'amour avec un être invisible qui serait sous elle.

Enfin, brusquement, Christa retire sa main, la glisse sous son oreiller qu'elle serre très fort, puis elle se détend. Deux ou trois contractions résiduelles plus tard, elle resserre ses cuisses et se tourne sur le coté en regardant Philippe d'un air soulagé. Son corps est luisant de sueur, une vague de plaisir vient de la submerger.

Philippe est subjugué par le spectacle auquel il vient d'assister. Christa ne s'est pas donné un simple plaisir, aussi intense soit-il, elle vient de se faire l'amour. Philippe la retourne délicatement sur le dos pour la prendre dans ses bras et l'embrasser avec ardeur. Son cœur bat vite et fort, et son corps est brûlant. La passion apaisée, Philippe peut alors lui dire :

- Je n'ai jamais vu une femme s'envoyer en l'air en solo avec autant de brio. Tu étais une vraie furie.
- Je suis contente que le spectacle t'ait plu.
- J'espère qu'il te reste assez de force pour penser un petit peu à moi.
- Philippe, je suis épuisée. Je vais d'abord aller prendre une bonne douche.
- Ah non, Madame l'égoïste ! Moi d'abord, la douche ensuite.

Christa se redresse et constate qu'il faut qu'elle soulage Philippe au plus vite compte tenu de son excitation. Elle prend le sexe de Philippe à pleine main et le caresse vigoureusement :

- Non ! Pas avec ta main, ça manque de sensualité... et pas aussi fort, je n'ai pas de train à prendre... prend tout ton temps.
- Tu préfère avec...
- Oui, avec...
- Philippe, tu es de plus en plus pervers. Tu te rends compte de ce que tu fais faire à une femme de mon âge ?
- Pourquoi parles-tu encore de ton âge ? Sur le plan du plaisir, tu veux prendre une retraite anticipée ?
- Arrête de dire des bêtises et installe-toi confortablement sur le dos. Ta vieille copine de Munich va s'occuper de toi.

◦◦◦ 00:30 ◦◦◦

Christa s'allonge en travers et commence à lécher le sexe de son amant avec sa langue, goulûment, un peu comme une sucette :

- Remonte tes jambes vers moi, Christa, je veux pouvoir caresser tes cuisses et tes fesses pendant que tu es gentille avec moi.
- Toi aussi soit gentil, ne touche plus à mon minou, il est fatigué, il a besoin d'un peu de repos.

Christa se repositionne. Avec sa main Philippe peut lui caresser cette paire de fesses qu'il affectionne tout particulièrement. Sa peau douce et soyeuse est encore un peu humide : une conséquence de sa dernière vague de plaisir.

Christa reprend l'extrémité du sexe de son amant dans sa bouche. Elle l'aspire, le caresse avec ses lèvres et sa langue, et le mordille un peu avec ses dents. La manière dont Philippe lui caresse ses fesses et ses cuisses la renseigne sur la montée de son plaisir. Elle sait qu'elle peut encore prendre son temps. Le corps de son amant est toujours parfaitement détendu. Puis soudain, le temps passant, quand la main de Philippe ne caresse plus mais commence à serrer et à pincer, quand son souffle se fait plus rapide, quand les premières gouttes de plaisir apparaissent, elle sait que le moment fatidique arrive inexorablement.

- Christa, fais-attention, je ne vais pas pouvoir me retenir bien longtemps.

Christa quitte momentanément sa tâche pour déclarer sur un ton très coquin auquel Philippe était loin de s'attendre :

- Tu vois, la vieille sait faire son travail avec application.

Christa se remet « au travail » de plus belle, sans tenir compte de cet avertissement. Puis vient l'explosion avec ses jets de plaisir qui arrivent sur la langue et dans la bouche. Une explosion que Philippe ne peut pas, mais surtout ne veut pas maitriser.

Christa ne s'est pas retirée pour ne pas rompre la moindre partie de ce plaisir tant attendu par son jeune amant, lui qui lui en a déjà tant donné de son coté.

- Merci Christa, c'était vraiment « top », mais il fallait te retirer.
- Ne sois pas hypocrite ! Tu dis une chose, mais tu penses le contraire...
- ...
- Ne me dis pas que tu n'aimes pas jouir dans un univers chaud et onctueux, avec une gentille langue câline qui s'occupe de toi.

Christa s'interrompt quelques secondes, puis poursuit en souriant :

- Et puis les femmes allemandes ne font pas leur travail à moitié.
- C'est vrai, tu as été « super »... Maintenant, on peut aller prendre notre douche.

◦◦◦ 01:00 ◦◦◦

Philippe s'apprête à se lever pour sortir de la chambre et aller dans la salle de douche quand Christa l'arrête dans sa lancée :

- À mon tour de dire : non ! Dis-moi d'abord comment tu comptes faire pour qu'on puisse se voir demain soir.

Philippe ne pensait plus à ce qui est loin d'être un détail pour Christa. Il se rassoit sur le bord du lit, donne une petite claque sur les fesses de sa grande blonde toujours allongée sur le coté, puis lui déclare très tranquillement :

- Ou plutôt ce soir, il est déjà plus d'une heure du matin.
- Le temps passe bien trop vite...
- Pour en revenir à ma proposition, c'est tout simple. Je vais demander à la cousine de ma mère qui me loge, de venir te chercher en taxi au Sofitel pendant que je t'attendrai dans un café. Elle est un peu plus âgée que toi, mais tu pourras la faire passer sans difficulté pour ta vieille copine de fac.
- Elle irait me chercher dans la salle de réunion ?
- Parfaitement, belle dirigeante. Les membres de ton syndicat n'y verront que du feu et ça leur confirmera que tu étais avec elle aujourd'hui.
- Tu es machiavélique.
- Pas vraiment. Pour ne pas te couper, tu peux leur parler de tout ce que tu as fait aujourd'hui, y compris le « restau », mais en me remplaçant par ta copine de fac...
- Sans les câlins bien sûr.
- Oh que oui ! Tu n'auras plus rien à craindre des journaux « people ». Ils pourront toujours écrire qu'une syndicaliste allemande a retrouvé à Paris une ancienne copine de fac, ça fera pleurer les chaumières, mais ça ne cassera pas ta réputation.
- Bien joué, Philippe. Et comment s'appelle ta cousine ?
- Geneviève, mais dans la famille tout le monde l'appelle la « jeune vierge ».
- Ce n'est pas très gentil pour elle.
- Surtout que ce n'est vraiment pas le style. Elle fait partie des femmes qui sont discrètes, mais efficaces.

Christa se tourne vers Philippe et lui embrasse la main avec sensualité :

- Je suis vraiment contente que tu ais trouvé ce petit stratagème.
- Tu vois les « jeunes vierges » peuvent toujours servir à quelque chose.
- Philippe, tu parles des femmes sur un ton... mais ça ne m'empêche pas de mourir d'envie de t'embrasser une fois de plus.
- ...
- Viens t'allonger à coté de moi et serre-moi très très fort.
- Ça, ça fait plutôt partie des choses faciles à faire.

Philippe se rallonge à coté de Christa et commence à lui faire une multitude de petits bisous sur ses seins tout en lui caressant le dos. Le trouvant un peu trop timoré, elle lui dit avec une pointe d'autorité :

- Caresse moi de partout pendant que tu m'embrasses, j'ai envie de tout te donner.
- Même ton minou ?
- Non, tout sauf lui. Laisse-lui encore le temps de reprendre des forces.

Le baiser terminé, Christa se blottit dans le cou de Philippe et caresse délicatement le haut de son corps. Elle profite de cet instant de décontraction pour essayer de le faire parler afin d'en savoir plus sur lui et son entourage :

- Tout à l'heure tu m'as dit que ta copine faisait bien l'amour. J'espère que moi je ne t'ai pas déçu.
- Non, mais pourquoi me poses-tu cette question ?
- Comme ça, pour rien.
- ...
- Tu vas lui parler de notre aventure ?
- Je ne pense pas.
- Parle moi un petit peu d'elle, si tu veux bien.
- Pourquoi ?
- J'ai l'impression qu'en la connaissant mieux, c'est toi que je connaitrai mieux.
- C'est une belle brune avec un accent du midi très prononcé. Elle parle en chantant.
- Elle travaille ?
- Oui, elle est traductrice-interprète.
- Elle est jalouse ?
- Pas vraiment.
- Tu la trompes souvent ?
- C'est un bien grand mot. Tu sais, on ne vit pas réellement ensemble et elle ne m'a pas demandé l'exclusivité... bien sûr, j'ai quelques fois des petites faiblesses...
- Et elle ne dit rien ?
- Isabelle ne craint pas ce qu'elle appelle des « aventures sans lendemain ». Elle est tellement prise par son métier...
- Tout comme moi.
- En fait, c'est mon amante à mi-temps. Je crois que je vois beaucoup plus souvent la fille que la mère.

Christa se redresse particulièrement choquée. Son visage exprime tout à coup le dégout le plus profond :

- Quoi ! Tu couches avec sa fille ?

C'est au tour de Philippe d'être à la fois choqué, et stupéfait que Christa ait pu avoir une telle pensée. Il lui répond sur un ton particulièrement sec :

- Non mais, Christa, tu ne vas pas bien, tu « pètes les plombs » !
- Euh...
- Sa fille Odile, c'est une gamine de dix ans, très vive d'esprit et super intelligente. Pour elle, je suis tout à la fois : son prof de maths particulier, son baby-sitter, son confident et j'en passe. Elle rentre au collège en septembre prochain.

La tension retombe aussi vite qu'elle était montée et Christa reprend calmement son interrogatoire comme si de rien n'était :

- Excuse-moi Philippe, je t'ai dit n'importe quoi.
- Le plus grave, ce n'est pas de le dire, mais de le penser.
- Tu t'entends bien avec elle ?
- Oui, très bien. Elle me considère comme son très grand frère ou plutôt comme son très jeune papa.
- Elle n'a pas de père ?
- Si, mais il est en Espagne et il ne la voit jamais. Il ne veut pas la reconnaître.
- Sans indiscrétion, ton amie Isabelle a quel âge ?
- Elle vient tout juste d'avoir ses trente-huit ans.
- Elle aussi, elle est plus âgée que toi.
- Comme tu dois t'en douter, je n'aime pas prendre les femmes au berceau.
- Elle aussi est adepte des « aventures sans lendemain » ?
- Ah, non ! Je ne pense pas... je suis même sûr du contraire. En fait elle n'a que moi, je suis son seul amant. Avec le temps elle s'est bonifiée, un peu comme le bon vin... et puis de toute manière je ne le supporterais pas.
- Tu es un sacré macho... toi tu as tous les droits, mais les femmes n'en ont pas.
- N'exagère-pas, Christa. Ne te met pas à jouer les femmes du midi... n'oublie pas qu'elle a une fille... elle doit montrer l'exemple, elle ne peut pas faire n'importe quoi.
- Et moi, dans ton tableau de chasse, tu vas me classer dans la catégorie des « aventures sans lendemain » ?
- Je n'ai pas envie qu'on parle de nous ce soir... du moins pas comme ça... surtout quand je ne sais pas quoi répondre.
- Je crois qu'une fois de plus, j'ai posé la question qu'il ne fallait pas poser.

Philippe se remet à jouer avec la poitrine de Christa en faisant rouler du bout des doigts la pointe de ses seins, en n'hésitant pas de les pincer de temps à autre pour voir les réactions.

- Quand nous serons rhabillés, je te prendrai en photos avec mon téléphone portable, et je les montrerai à ma cousine Geneviève. Comme ça elle pourra te reconnaître au premier coup d'œil en entrant dans la salle de réunion.
- Mais moi je ne la connais pas, ta cousine. Il faudrait que tu me la décrives pour que je sache au moins un peu à quoi elle ressemble.
- Ce n'est pas la peine, je la prendrai en photo chez elle tout à l'heure au petit déjeuner, et je te les enverrai sur ton mobile.
- Excellente idée, je ne pense jamais assez à ces gadgets modernes.
- C'est pourtant pratique. Ce soir, quand vous vous rencontrerez dans la salle de réunion du Sofitel, vous vous reconnaîtrez sans problème... comme des copines de longue date.
- Tu dois être redoutable en affaires, tu as toujours une solution technique à proposer.
- C'est peut-être un petit peu normal quand on est ingénieur consultant depuis presque cinq ans... Ah, autre point : tu diras à tes collaborateurs de diner après ton départ et pas avant. Cela nous fera gagner une bonne heure et on pourra se donner rendez-vous vers 9H, 9H30 et pas plus tard.
- Tu as raison.
- Ma belle blonde, j'ai toujours raison.

Christa prend la main de Philippe toujours très occupée sur sa poitrine et lui fait un gros bisou très sensuel. Elle se redresse ensuite sur le lit et lui dit :

- Allez Philippe, debout et à la douche. On sera quand même plus frais après.
- Ça, c'est certain.

◦◦◦ 01:30 ◦◦◦

Philippe rallume le plafonnier, puis Christa se lève et passe en premier :

- Dis-donc, Christa, tes fesses ont encore de jolies couleurs.
- C'est normal, tu n'y avais pas été de main morte.

La salle de douche se trouve exactement en face de la chambre, il n'y a qu'un étroit couloir à traverser pour l'atteindre. Elle est entièrement carrelée en blanc, un peu comme les salles de consultation des anciens hôpitaux. Le bac à douche entièrement maçonné est de très grande taille. Christa rentre en premier, suivie immédiatement par Philippe. Elle ouvre en grand les robinets, et après quelques secondes d'attente des déluges d'eau chaude se mettent à couler.

- J'ai un petit besoin, Philippe. J'aurais du m'y prendre avant, mais il faut que je ressorte pour aller faire pipi.
- Ce n'est pas pratique, les WC sont à l'autre bout du couloir, fais dans la douche.
- Alors, sort de la douche quelques secondes, s'il-te-plait, et retourne-toi.

Au lieu de cela, Philippe prend Christa dans ses bras, glisse sa jambe entre ses cuisses et lui chuchote sur un ton très guilleret :

- Vas-y, soulage-toi. J'ai cru comprendre que les gens du nord étaient friands des petites sensations humides et chaudes.
- Tu te rends compte une fois de plus de tout ce que tu me demande de faire...
- ...
- Tant pis, j'ai trop envie... et je crois que ce soir je n'en suis plus à une bêtise près.
- Décontracte-toi complètement, Christa.

Philippe embrasse Christa qui se détend et se laisse aller. Un liquide chaud coule sur leurs deux cuisses. La sensation ne parait désagréable ni à l'un, ni à l'autre :

- Tu dois te sentir mieux maintenant, ma grande blonde perverse ?
- Je n'ai pas envie de te répondre.

Christa prend la savonnette et la passe sur leurs deux corps très sensuellement. Philippe en profite et fait glisser lentement sa main dans la raie des fesses de Christa. Il s'arrête sur sa petite rondelle qu'il caresse délicatement, et lui déclare sur un ton très ironique :

- Voilà une partie de ton corps que j'apprécie tout particulièrement et que je n'ai pas encore explorée.
- Ça, c'est pour plus tard.
- Tu veux dire ce soir ?
- Non ! Quand nous ferons l'amour sans contrainte et si tu me promets d'être très doux. C'est une région très intime et très sensible. C'est toi que je veux sentir, pas un vulgaire couvercle en caoutchouc.
- J'ai comme un pressentiment que ce n'est pas demain la veille.
- Dans la vie il faut savoir être patient. C'est toi qui as voulu te protéger pour faire l'amour avec moi.
- Christa, ce n'est pas pour moi que je l'ai fait, c'est pour Isabelle et indirectement pour sa fille.
- Mais Philippe, je ne te fais aucun reproche. Je te demande simplement d'être un peu patient.

Philippe décroche la douchette pour rincer Christa avec beaucoup de soin, y compris ses parties les plus intimes. Cette situation remet Philippe en très grande forme et ce, très visiblement :

- On va faire une dernière fois l'amour avant de se quitter. J'en ai encore une énorme envie, pas toi ?
- Plus moi, Philippe. J'ai déjà joui trois fois.
- Mais moi, deux fois seulement. Tu as un petit plaisir d'avance.

Philippe regarde la chaise sur laquelle sont posées les deux grandes serviettes de bain, et annonce tout fier à Christa :

- On va faire l'amour ici sur la chaise, face à face.
- Non, Philippe ! On va retourner dans la chambre et tu vas me faire l'amour sur le lit, sans fioriture et « en bon père de famille » comme vous dites en France.
- Mais tu plaisantes ?
- Non, pas du tout. Mon minou est HS, il n'en peut plus, il n'est plus habitué aux excès. Il faut qu'il garde des forces et de la vigueur pour ce soir.

Philippe ne répond pas. Il meurt d'envie de repartir à l'assaut de sa grande et belle blonde, mais il ne veut absolument pas, par excès de fierté, que les sensations soient à sens uniques pour la « der » de cette première soirée. Christa poursuit dans sa lancée sur un ton humoristique que Philippe ne perçoit pas, mais pas du tout :

- Pense à ton plaisir, pas au mien. Pour une fois que tu peux jouer les machos qui négligent leur partenaire, profites-en.
- Tu ne veux vraiment plus jouir... plus du tout... même une petite fois en plus ?
- Tu as l'air déçu, mais ne t'inquiètes pas pour moi, ça me fera aussi très plaisir, tu verras.
- Tout cela parce que tu veux rentrer au Sofitel après.
- Oui, parce que je n'ai pas d'autres choix. Il est impensable que mes collaborateurs puissent soupçonner que j'ai fait la java dehors.
- Et demain, tu me feras le même coup en partant ?
- C'est une surprise, tu verras bien.

Philippe est déçu, mais pragmatique. Il a lui aussi une très lourde journée de travail dans quelques heures : présenter son logiciel de devis descriptif à un groupe de responsables techniques du secteur du bâtiment. Christa sort de la douche et s'empare d'une grande serviette pour s'essuyer. Philippe la contemple en souriant et lui déclare :

- Madame la chef d'entreprise, j'aimerais bien te prendre en photo « à poils » sur le lit.
- Tiens, ton vocabulaire commence à déraper, Philippe.
- Non ! J'aimerais « sans fioriture et en bon père de famille », conserver dans un petit boitier l'image de la femme qui refuse de jouir une dernière fois avec moi...
- ...
- Mais rassure-toi, Christa, je ne veux pas voir ton beau minou sur les photos, je veux simplement pouvoir le deviner.
- Ne joue pas les martyrs, Philippe, je ne t'ai pas refusé grand-chose pour une première fois...
- ...
- Et ton amante Isabelle, elle ne te refuse jamais rien ?
- Elle a vraiment l'air de t'intéresser, ma belle Sétoise.
- Tu ne m'as pas répondu. Elle ne te refuse jamais rien ?
- Bien sûr que si, comme toutes les femmes elle a quelque fois la migraine, mais avec l'accent du midi... Pardon, là je deviens méchant ! C'est quand même rarissime.
- Tu dois être comblé, elle a l'air d'être une femme presque parfaite.
- Je te l'ai dit tout à l'heure, son seul grand défaut c'est son manque de disponibilité. Et dans les faits, c'est sa fille Odile qui en souffre le plus.
- Et tes petites jeunes, tes aventures « sans lendemain », elles en font plus que moi ?

Philippe s'éloigne un peu de Christa, la toise de haut en bas et lui déclare sur un ton très ironique :

- Dis-donc Christa, on se connaît à peine depuis plus d'une journée, et tu es déjà entrain de me faire une scène de jalousie.
- Peut-être parce que je n'ai pas envie de te perdre...

Philippe perçoit une certaine tristesse dans la voix de Christa qui reprend tout aussitôt :

- Allez, viens me prendre en photo « à poils » dans la chambre, ce sera mon cadeau... mais promet-moi de ne jamais les laisser trainer.
- Christa je ne suis pas un « paparazzi ».
- Ce n'est pas ce que je t'ai dit, je t'ai seulement demandé de ne pas laisser trainer les photos n'importe où.
- Je les protègerai par un mot de passe sur mon micro, je te le promets.

◦◦◦ 02:00 ◦◦◦

Christa et Philippe quittent la salle de douche et retraversent le petit couloir pour pénétrer dans la chambre. Le lit est sans dessus-dessous. Christa, en bonne allemande ordonnée, le retape avec soin et s'allonge dessus. Philippe se saisit de son téléphone dans la poche de son pantalon et contemple son modèle :

- Christa, tu as vraiment un cul d'enfer, ou plutôt un cul à damner un Saint.
- Merci pour le compliment, mais soit patient, tu pourras en profiter plus tard.
- Je ne vois pas comment, mais ce n'est pas un drame.
- Tu es jeune, Philippe, et comme tous les jeunes tu veux tout, tout de suite.
- ...
- Je te le répète : soit patient. Le monde ne s'est pas fait en un jour. Peut-être que ce soir j'aurais quelque chose à te proposer...

Philippe se penche sur Christa et prend son sein gauche à pleine bouche, sur le dessus, en aspirant très fortement, tout en caressant très délicatement son dos et ses fesses. Au bout de quelques minutes, Christa repousse sa tête et lui dit :

- Philippe, fais attention, cela va me faire une marque.

Et Philippe de lui répondre très satisfait de son geste :

- Trop tard, c'est déjà fait.
- Tu es gonflé, tu m'as fait un suçon, ça va se voir.
- C'est fait pour, c'est ma signature-cadeau. Aujourd'hui quand tu regarderas ton sein, tu seras obligée de penser à moi.
- Tu es vraiment un gamin, Philippe. Heureusement que je n'ai pas de décolleté à me mettre.

Philippe se relève et commence à prendre des photos de Christa. Certaines sont chastes, d'autres beaucoup moins. Christa se prête au jeu, bien plus facilement qu'elle n'aurait pu elle-même le penser, et dans des positions parfois très provocatrices. Le suçon est terriblement visible sur les photos, de même que les conséquences de la fessée qu'elle a reçu il y a déjà plusieurs heures. Son minou, que Philippe voulait pouvoir deviner sans le voir, est bien souvent plus que discernable sur certaines photos, il est provoquant.

La séance terminée, Christa se relève, met ses sous-vêtements et s'apprête à enfiler son jean. C'est alors que Philippe lui lance :

- Christa, n'oublie pas de remettre ton tailleur et tes chaussures à talons. Si un de tes collaborateurs te voyait rentrer en jean à deux heures du matin, ça ferait franchement désordre.
- C'est vrai, j'avais complètement oublié, merci pour le rappel.

Christa repose son jean et enfile son collant en premier. Philippe la regarde faire, puis lui déclare en souriant :

- Les collants c'est peut-être pratique, mais esthétiquement parlant, c'est loin d'être terrible.
- Tu préfères les bas ?
- Les femmes du midi n'ont pas ce problème, du moins en été. Elles ont les jambes nues, c'est plus facile pour caresser leurs cuisses.
- Moi aussi je ne mets rien quand mes jambes sont bronzées. Le seul problème, c'est qu'en Bavière on ne bronze pas aussi facilement que dans le sud de la France.

Quelques instants plus tard, Christa est entièrement rhabillée, en dirigeante cette fois et non plus en ex-étudiante parisienne. Philippe peut alors prendre une dernière série de photos présentables à sa cousine. Ils peuvent ensuite quitter ce petit hôtel en ayant pris soin de réveiller le patron pour réserver la même chambre pour la nuit suivante.

◦◦◦ 02:30 ◦◦◦

Philippe tient Christa par l'épaule pour se diriger vers la seule station de taxi encore ouverte à Saint Germain des Près à cette heure avancée de la nuit. Il lui dit sur un ton quelque peu nostalgique :

- Avec ton tailleur, il est difficile de mettre sa main « là où il ne faut pas ».
- Garde des forces pour ce soir, tu vas en avoir besoin.

À suivre...

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